Studies on residential exposure

USE OF ELECTRIC BLANKETS AND ASSOCIATION WITH PREVALENCE OF ENDOMETRIAL CANCER.
[Utilisation de couvertures électriques et association avec la prévalence de cancer endométrial.]
Abel EL, Hendrix SL, McNeeley GS, O’Leary ES, Mossavar-Rahmani Y, Johnson
SR, Kruger M.
Eur J Cancer Prev. 2007; 16 : 243-250.

L’objectif de cette étude était d’évaluer la relation entre l’utilisation des couvertures chauffantes électriques et la prévalence du cancer endométrial chez les femmes. Les informations sur les femmes incluses dans le « Women’s Health Initiative Observational Data Set » (n=93 676) comprennent des facteurs associés au cancer endométrial tels que âge le plus vieux au moment du dépistage, âge le plus jeune des dernières règles, lieu de résidence (prévalence plus grande dans le sud), niveau d’éducation inférieur à haute école, faible revenu, indice de masse corporel supérieur à 25 kg/m², faible égalité, utilisation d’oestrogènes non compensés, jamais d’utilisation combinée d’oestrogènes et de progestérone, antécédents d’alcoolisme, pourcentage plus élevé de calories journalières provenant des graisses, utilisation d’une couverture électrique.

Après identification univariée des facteurs significativement en relation avec le cancer endométrial, une analyse de régression logistique par degrés a été réalisée pour ces facteurs avec p< 0.001 dans l’analyse univariée. Une prévalence plusélevée (15%) de cancer endométrial est observée chez les femmes utilisant une couverture électrique par rapport à celles n’ayant jamais utilisé ces couvertures (odds ratio=1.15, intervalle de confiance à 95%: 1.03-1.27). Après contrôle pour des variables significativement associées au cancer endométrial, l’utilisation de couverture chauffante pendant 20 ans ou plus est associée à une prévalence plus importante de cancer endométrial (36% – odds ratio=1.36, intervalle de confiance à 95%: 1.16-1.59). Bien que les auteurs n’aient pas été en mesure de déterminer la durée d’utilisation des couvertures électriques avant le diagnostic de cancer endométrial, ils ont mis en évidence que les femmes utilisant des couvertures électriques depuis 20 ans ou plus avaient une prévalence statistiquement plus élevée.

 RESIDENTIAL MOBILITY AND CHILDHOOD LEUKEMIA.
[Mobilité résidentielle et leucémie infantile.]
Amoon AT, Oksuzyan S, Crespi CM, Arah OA, Cockburn M, Vergara X, Kheifets L.
Environ Res. 2018 Mar 22;164:459-466.

Les études sur les expositions environnementales et la leucémie infantile ne tiennent habituellement pas compte de la mobilité résidentielle. Pourtant, en plus d’être un facteur de risque potentiel, la mobilité dans de telles études peut entraîner des biais de sélection, des facteurs confondants ou une erreur de mesure. Les auteurs ont tenté de déterminer l’effet de la mobilité à l’aide de données recueillies dans le cadre de la California Powerline Study (CAPS). Ils ont analysé les données de l’étude cas-témoins en population sur la leucémie infantile à partir de cas nés en Californie et diagnostiqués entre 1988 et 2008 et les certificats de naissance pour les enfants contrôles. Ils ont utilisé différents outils statistiques pour évaluer des indicateurs de la mobilité résidentielle entre la naissance et le diagnostic, et prendre en compte les facteurs confondants possibles liés à la mobilité résidentielle.

Les enfants qui déménageaient étaient généralement plus âgés, vivaient dans des logements autres que des maisons unifamiliales, avaient des mères plus jeunes et moins de frères et sœurs, et avaient un statut socioéconomique inférieur. Les OR pour la leucémie des enfants qui n’ont pas déménagé et qui vivent à moins de 50 m d’une ligne > 200 kV (OR : 1,62 ; IC à 95 % : 0,72-3,65) et pour des champs calculés ≥ 0,4 µT (OR : 1,71 ; IC à 95 % : 0,65-4,52) étaient légèrement supérieurs aux résultats généraux. Après ajustements basés sur l’ensemble des variables prédictives de la mobilité, y compris le type d’habitation, les OR de la leucémie sont passés à 2,61 (IC 95 % : 1,76-3,86) en cas de résidence à moins de 50 m d’une ligne > 200 kV et à 1,98 (1,11-3,52) pour les champs calculés. Les ajustements individuels ou les ajustements sur l’ensemble des variables, à l’exception du type d’habitation, n’ont pas modifié de façon importante les estimations liées à l’exposition aux lignes à haute tension et la leucémie infantile.

Conclusion : La mobilité résidentielle des enfants malades variait en fonction de différentes caractéristiques sociodémographiques, mais pas selon la distance à la ligne électrique la plus proche ou les champs magnétiques calculés. La mobilité semble être une explication peu probable des associations constatées entre l’exposition aux lignes à haute tension et la leucémie infantile.

THE RELATIONSHIP BETWEEN RESIDENTIAL PROXIMITY TO EXTREMELY LOW FREQUENCY POWER TRANSMISSION LINES AND ADVERSE BIRTH OUTCOMES.
[Relation entre la proximité résidentielle des lignes de transport de l’électricité et les conséquences négatives sur les naissances.]
Auger N, Joseph D, Goneau M, Daniel M.
J Epidemiol Community Health. 2011; 65: 83-85.

L’exposition professionnelle aux champs électromagnétiques a été liée à des conséquences négatives sur les naissances. Cette étude évalue si la résidence des mères à proximité des lignes de transport est associée à ces problèmes.

Les naissances de bébés vivants dans les municipalités de Montréal et de Québec entre 1990 et 2004 ont été recensées à partie du fichier québecois des naissances (n= 707 215). Vivre à proximité d’une ligne de transport est défini comme vivre à une distance inférieure à 400m. Des équations d’estimation généralisées ont été utilisées pour évaluer les associations entre la proximité résidentielle des lignes et la naissance avant-terme (NAT), un faible poids à la naissance (FPN), une petite taille à la naissance (PTN) et le sexe de l’enfant, en tenant compte de l’âge de la mère, de l’éducation, du statut marital, de l’ethnie, de la parité, de la période de naissance et des revenus moyens des ménages avoisinants.

Les auteurs n’ont pas observé d’association entre la résidence à proximité de lignes de transmission et NAT, FPN et le sexe de l’enfant dans des modèles ajustés et non ajustés. Une probabilité plus faible de PTN a été calculée pour certaines catégories de distance (par exemple, OR ajusté 0.88, 95% IC 0.81 – 0.95 pour les mères habitant à une distance comprise entre 50 et 75 m par rapport à celles vivant à plus de 400 m).

Conclusion: La proximité résidentielle des lignes de transport n’est pas associée à des conséquences négatives à la naissance.

STILLBIRTH AND RESIDENTIAL PROXIMITY TO EXTREMELY LOW FREQUENCY POWER TRANSMISSION LINES: A RETROSPECTIVE COHORT STUDY.
[Mortinatalité et résidence à proximité des lignes de transport de fréquences extrêmement basses : une étude rétrospective de cohorte.]
Auger N, Park AL, Yacouba S, Goneau M, Zayed J.
Occup Environ Med. 2012; 69:147-149.

Les auteurs ont évalué les associations entre la résidence à proximité de lignes de transport d’extrêmement basses fréquences et la mortinatalité selon l’âge gestationnel.

Les résultats sont basés sur les données de naissance unique (n=514 826) et d’enfants mort-nés (n=2033) entre 1998 et 2007 dans la région de Québec, Canada. A partir d’une carte des lignes de transport de l’électricité, les distances entre les lignes et les habitations ont été calculées (<25, 25-49.9, 50-74.9, 75-99.9, ≥100 m). Des équations ont pris en compte les caractéristiques des individus et de leur région dans le calcul des ORs et des IC 95% entre la distance et la mortinatalité. La mortinatalité des prématurés précoces (< 28 semaines), des prématurés (28 à 36 semaines) et la mortinatalité à terme (>= 37 semaines) ont été analysées.

Il n’y avait pas d’association entre la distance et la mortinatalité en pré-terme. Les odds de la mortinatalité à terme pour des distances < 25m était plus élevés que ceux des distances >= 100m (OR 2.25, IC 95% 1.14 – 4.45), mais sans « schéma »dose-réponse apparent.

Conclusion: Pas de relation dose-réponse entre la distance et les odds de mortinatalité, mais une probabilité de mortinatalité à terme plus élevée dans les maisons situées à moins de 25m des lignes de transport. La proximité des lignes par rapport aux habitations n’est probablement pas associée à la mortinatalité, mais d’autres recherches sont nécessaires afin d’exclure un lien possible.

OCCUPATIONAL AND RESIDENTIAL EXPOSURE TO ELECTROMAGNETIC FIELDS AND RISK OF BRAIN TUMORS IN ADULTS: A CASE-CONTROL STUDY IN GIRONDE, FRANCE.
[Exposition professionnelle et résidentielle aux champs électromagnétiques et risque de tumeurs cérébrales chez les adultes: une étude cas-témoins en Gironde, France]
Baldi I, Coureau G, Jaffré A, Gruber A, Ducamp S, Provost D, Lebailly P, Vital A, Loiseau H, Salamon R.
Int J Cancer. 2011; 129: 1477-1484.

L’étiologie des tumeurs du cerveau reste largement méconnue. Parmi les facteurs de risque potentiels, l’exposition aux champs électromagnétiques est suspectée. Les auteurs ont analysé la relation entre l’exposition résidentielle et professionnelle aux champs électromagnétiques et les tumeurs cérébrales chez les adultes. Une étude cas-témoins a été menée dans le sud-ouest de la France entre mai 1999 et avril 2001. Cette étude inclut 221 patients présentant une tumeur du système nerveux central (105 gliomes, 67 méningiomes, 33 neurinomes et 16 autres) et 442 témoins individuellement appariés selon l’âge et le sexe, et sélectionnés parmi la population générale. L’exposition aux champs électromagnétiques [d’extrêmement basse fréquence (EBF) et radiofréquences] a été évaluée en milieu professionnel à l’aide d’une évaluation par expert basée sur le planning complet de travail, et à la maison en évaluant la distance par rapport aux lignes électriques à l’aide d’un système d’information géographique. Des facteurs de confusion tels que l’éducation, l’utilisation de pesticides à domicile, la résidence dans une zone rurale et l’exposition professionnelle aux produits chimiques ont été pris en compte. Des analyses distinctes ont été réalisées pour les gliomes, les méningiomes et les neurinomes de l’acoustique. Une augmentation non significative du risque a été trouvée pour l’exposition professionnelle aux champs électromagnétiques [odds ratio (OR = 1,52, 0,92 à 2,51)]. Cette augmentation est devenue significative pour les méningiomes, surtout lorsque l’on considère séparément les EBF [OR = 3,02; intervalle de confiance 95 % (95% CI) = 1.10 à 8.25]. Le risque de méningiome était également plus élevé chez les sujets vivant au voisinage des lignes à haute tension (<100 m), même si la différence n’était pas significative (OR = 2,99, IC 95% 0.86 à 10.40).

Conclusion: Ces données suggèrent que l’exposition professionnelle et résidentielle aux EBF pourrait jouer un rôle dans le développement des méningiomes.

ACTUAL AND PERCEIVED EXPOSURE TO ELECTROMAGNETIC FIELDS AND NON-SPECIFIC PHYSICAL SYMPTOMS: AN EPIDEMIOLOGICAL STUDY BASED ON SELF-REPORTED DATA AND ELECTRONIC MEDICAL RECORDS.
[Exposition perçue et réelle aux champs électromagnétiques et symptômes physiques non spécifiques: une étude épidémiologique basée sur des données auto-rapportées et des dossiers médicaux électroniques.]
Baliatsas C, Bolte J, Yzermans J, Kelfkens G, Hooiveld M, Lebret E, van Kamp I.
Int J Hyg Environ Health. 2015;218(3):331-344.

Le débat scientifique se poursuit et l’inquiétude du public augmente sur la question des effets possibles des champs électromagnétiques (CEM) sur la santé. À ce jour, aucune étude épidémiologique n’a étudié l’association possible entre l’exposition réelle et perçue aux CEM et les symptômes physiques non spécifiques (SPNS) et la qualité du sommeil, en utilisant des données auto-déclarées et enregistrées par le corps médical.

Les données d’une enquête sur la santé des adultes (≥ 18) (n = 5933) aux Pays-Bas ont été comparées aux enregistrements médicaux électroniques des SPNS encodés par les médecins généralistes. L’évaluation de l’exposition réelle est basée sur plusieurs éléments, tels que les modèles de prédiction de l’exposition aux CEM de radiofréquences (CEM-RF), la distance par rapport aux lignes électriques aériennes à haute tension et l’utilisation/distance des appareils électriques au domicile. L’exposition perçue et le rôle de variables psychologiques ont également été examinés.

L’exposition perçue était faiblement corrélée à l’exposition réelle. Aucune association significative n’a été trouvée entre l’exposition RF modélisée et les données analysées. Des associations avec SPNS ont été observées lors de l’utilisation d’une couverture électrique et à proximité d’un chargeur électrique pendant le sommeil. L’exposition perçue, le contrôle perçu et le comportement d’évitement ont été mis en relation avec les SPNS. L’association entre l’exposition perçue et les SPNS était plus importante pour les symptômes auto-rapportés que pour ceux enregistrés par les médecins. Les résultats montrent une indication, mais aucune tendance constante, d’une relation entre l’intolérance environnementale idiopathique (IEI-CEM) et l’association entre l’exposition réelle et les SPNS.

Conclusions: Il n’y a aucune preuve convaincante d’une association entre l’exposition quotidienne aux CEM-RF et SPNS et la qualité du sommeil dans la population. Une meilleure caractérisation de l’exposition, en particulier à l’égard de sources de champs magnétiques d’extrêmement basse fréquence (CM-EBF) est nécessaire pour tirer des conclusions plus solides. Les auteurs soutiennent que l’exposition perçue est un déterminant indépendant des SPNS.

NON-SPECIFIC PHYSICAL SYMPTOMS IN RELATION TO ACTUAL AND PERCEIVED PROXIMITY TO MOBILE PHONE BASE STATIONS AND POWERLINES.
[Symptômes physiques non spécifiques liés à la proximité réelle et perçue des stations de base et des lignes électriques à haute tension.]
Baliatsas C, van Kamp I, Kelfkens G, Schipper M, Bolte J, Yzermans J, Lebret E.
BMC Public Health 2011;11:421.

Les indications d’une éventuelle relation de causalité entre des symptômes physiques non spécifiques (SPNS) et l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) émis par des sources telles que les stations de base (SB) et les lignes électriques à haute tension sont insuffisantes. Jusqu’ici peu de recherches épidémiologiques ont été publiées sur le rôle de composantes psychologiques dans la survenue de SPNS liés aux CEM. Le premier objectif de l’étude est d’explorer l’importance relative de la proximité réelle et perçue des stations de base et des lignes électriques haute tension et de traits psychologiques comme déterminants des SPNS, avec ajustement selon des données démographiques, le lieu de résidence et la région.

L’analyse a été réalisée sur des données d’étude transversale sur l’environnement et la santé aux Pays-Bas (2006). Dans cette étude, 3611 adultes (taux de réponse: 37%) de 22 zones résidentielles néerlandaises ont rempli un questionnaire. Les instruments d’auto évaluation incluaient une liste de symptômes et l’évaluation des caractéristiques environnementales et psychologiques. Le calcul de la distance entre l’habitation et l’emplacement des stations de base et des lignes électriques a été réalisé par géo-localisation. Des modèles de régression multiniveaux ont été utilisés pour tester les hypothèses des déterminants liés à la survenue de SPNS.

Après ajustement selon les caractéristiques démographiques et résidentielles, les analyses ont montré un certain nombre d’associations statistiquement significatives: un report plus élevé de symptômes était essentiellement prédit par des niveaux plus élevés de sensibilité environnementale auto-rapportée ; la proximité perçue des stations de base et des lignes électriques, un faible contrôle perçu et un comportement d’évitement accru (coping) ont également été associés à SPNS. Une tendance vers un effet modérateur de la sensibilité environnementale perçue sur la relation entre la proximité perçue aux SB et SPNS a été vérifiée (p = 0,055). Il n’y avait pas d’association significative entre le report de symptômes et la distance réelle des SB ou des lignes électriques.

Conclusions: La proximité perçue des SB, les composantes psychologiques et socio-démographiques sont associées au report de symptômes. La distance réelle de la source de CEM ne semble pas en relation avec SPNS.

ELECTROMAGNETIC FIELDS PRODUCED BY INCUBATORS INFLUENCE HEART RATE VARIABILITY IN NEWBORNS.
[Les champs électromagnétiques produits par des couveuses influencent la variabilité de la fréquence cardiaque des nouveaux-nés.]
Bellieni CV, Acampa M, Maffei M, Maffei S, Perrone S, Pinto I, Stacchini N, Buonocore G.
Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed. 2008 ;93: F298-301.

Les couveuses sont largement utilisées pour protéger les bébés nés avant terme et malades des facteurs de stress post natals, mais leurs moteurs produisent des champs électromagnétiques (CEM) élevés. Les nouveaux-nés sont chroniquement exposés à ces CEM, mais aucune étude de leurs effets sur le fragile développement néonatal n’existe. L’objectif de cette étude était de vérifier si l’exposition au moteur électrique de la couveuse était susceptible de modifier l’activité du système nerveux autonome des nouveaux-nés.

La variabilité de la fréquence cardiaque (HRV : heart rate variability) de 43 nouveaux-nés placés en couveuse a été étudiée. Le groupe comprenait 27 nouveaux-nés dont la HRV a été étudiée lors de 3 périodes de 5 minutes : couveuse « on », « off », puis de nouveau « on ». Les valeurs moyennes de HRV obtenues lors de chacune des périodes ont été comparées. Le groupe témoin comprenait 16 nouveaux-nés dont les CEM n’étaient pas enregistrables et exposés à des changements dans le bruit de fond, similaire à celui provoqué par le moteur de la couveuse.

La puissance totale de la moyenne (SD) et la composante haute-fréquence (HF) de la HRV augmentaient significativement (de 87.1 (76.2) ms2 à 183.6 (168.5) ms2) et le ratio moyen basse fréquence (BF)/HF diminuait significativement (de 2.0 (0.5) à 1.5 (0.6)) quand le moteur de la couveuse était éteint. Les valeurs de base (HF = 107.1 (118.1) ms2 et LF/HF = 1.9 (0.6)) étaient restaurées lorsque les couveuses étaient à nouveau allumées. Le composant spectral BF de la HRV indique un changement statistiquement significatif seulement dans la deuxième phase de l’expérience. Les modifications du bruit de fond n’ont entraîné aucun changement significatif de la HRV.

Conclusions: les CEM produits par les couveuses influencent la HRV des nouveaux-nés, montrant une influence sur leur système nerveux autonome. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin d’évaluer les conséquences possibles à long terme, étant donné que les nouveaux-nés prématurés peuvent être exposés à ces CEM élevés pendant des mois.

EVERYDAY EXPOSURE TO POWER FREQUENCY MAGNETIC FIELDS AND ASSOCIATIONS WITH NON-SPECIFIC PHYSICAL SYMPTOMS.
[Exposition quotidienne aux champs magnétiques à la fréquence du réseau et associations avec des symptômes physiques non spécifiques.]
Bolte JF, Baliatsas C, Eikelboom T, van Kamp I.
Environ Pollut. 2015 Jan;196:224-9.

Le but de cette étude était d’étudier l’association entre l’exposition aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CM-EBF, champs à la fréquence du réseau), et des symptômes physiques non spécifiques (SPNS). Dans une étude transversale, l’exposition aux CM-EBF de 99 adultes a été mesurée en 2009-2010 (Amsterdam et alentours, Pays-Bas). Ils ont été notés sur 16 SPNS. Le percentile 80 (0,09µT) a été choisi comme valeur seuil d’exposition moyenne sur 24 h. Comme un seul homme a obtenu un score “modérément élevé” sur l’échelle de somatisation contre neuf femmes, il a été décidé de procéder aux analyses uniquement sur les 48 femmes.

L’odd ratio (OR) brut pour les femmes étaient de 8,50 (IC à 95%: 1,73 à 46,75), ce qui suggère que pour les femmes l’exposition environnementale aux CM-EBF est associée à une augmentation du score SPNS.

Conclusion: Comme il s’agit d’une étude transversale exploratoire sur un échantillon relativement restreint, aucune conclusion concernant la causalité ne peut être tirée.

RESIDENTIAL DISTANCE AT BIRTH FROM OVERHEAD HIGH-VOLTAGE POWERLINES: CHILDHOOD CANCER RISK IN BRITAIN 1962-2008.
[Distance entre le domicile à la naissance et les lignes aériennes à haute tension: risque de cancer infantile en Grande-Bretagne (1962-2008).]
Bunch KJ, Keegan TJ, Swanson J, Vincent TJ, Murphy MF.
Br J Cancer. 2014; 110(5):1402-1408.

Les auteurs ont étendu leur étude précédente sur la leucémie infantile et la proximité des lignes électriques à haute tension en incluant des données plus récentes et des cas et témoins d’Ecosse, en tenant compte des lignes 132 kV ainsi que des 275 et 400 kV et en considérant de plus grandes distances des lignes à haute tension. L’étude cas-témoins comprend 53 515 enfants repris du « National Registry of Childhood Tumours 1962-2008 » et des contrôles appariés. Les distances entre les résidences des mères à la naissance et les lignes de 135, 275 et 400 kV en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse ont été calculées.

Les résultats des études antérieures qui montraient un risque accru de leucémie en deça de 600m diminuent au cours du temps. Le risque relatif et un intervalle de confiance à 95% pour la leucémie (comparaison du groupe vivant à moins de 200m, par rapport à celui vivant à plus de 1000m), pour tous les niveaux de tension : dans les années 60, 4,50 (0,97-20,83), dans les années 2000, 0,71 (0,49-1,03), pour toute la période, 1,12 (0,90-1,38). Un risque accru, mais moins important, pourrait également être présent pour les lignes 132 kV. Le risque accru n’est pas observé au-delà de 600m des lignes, quelle que soit la tension.

Conclusions: Un risque qui diminue au cours du temps ne provient probablement pas d’un effet physique des lignes à haute tension, mais il serait plutôt le résultat de l’évolution des caractéristiques de la population qui vit à proximité des lignes.

MAGNETIC FIELDS AND CHILDHOOD CANCER: AN EPIDEMIOLOGICAL INVESTIGATION OF THE EFFECTS OF HIGH-VOLTAGE UNDERGROUND CABLES.
[Champs magnétiques et cancers infantiles: une étude épidémiologique des effets des câbles souterrains à haute tension.]
Bunch KJ, Swanson J, Vincent TJ, Murphy MF.
J Radiol Prot. 2015;35(3):695-705.

Les études épidémiologiques mettent en avant un risque accru de leucémie infantile en relation avec les champs magnétiques des lignes aériennes à haute tension. Les champs magnétiques ne sont pas les seuls facteurs qui varient dans leur entourage, ce qui complique l’interprétation des associations. De leurs côtés, les câbles souterrains génèrent des champs magnétiques, sans autres effets discernables à proximité.

Les auteurs rapportent dans cet article les résultats de la plus large étude épidémiologique menée à ce jour sur les câbles souterrains, basée sur 52 525 enfants malades (1962-2008) et des contrôles appariés. Ils ont calculé la distance entre la résidence des mères à la naissance de l’enfant et le câble souterrain le plus proche (275 ou 400 kV, continu ou alternatif) en Angleterre et au Pays de Gales, ainsi que les champs magnétiques résultants. Peu de personnes sont exposées aux champs magnétiques des câbles souterrains, limitant la puissance statistique.
Les résultats n’indiquent pas d’association entre le risque de leucémie et la distance ou l’augmentation de l’intensité du champ magnétique : odds ratio pour la leucémie (intervalle de confiance 95%) de 0,99 (0,95-1,03) et 1,01 (0,76-1,33) respectivement.

Conclusions: L’absence de risque détecté en relation avec les câbles souterrains tend à confirmer l’idée selon laquelle les risques des lignes à haute tension pourraient ne pas être liés aux champs magnétiques.

EPIDEMIOLOGICAL STUDY OF POWER LINES AND CHILDHOOD CANCER IN THE UK: FURTHER ANALYSES.
[Etudes épidémiologiques des lignes de transport et cancer infantile au Royaume Uni : Analyses approfondies.]
Bunch KJ, Swanson J, Vincent TJ, Murphy MF.
J Radiol Prot. 2016; 36(3):437-455.

Les auteurs rapportent des analyses approfondies d’une étude épidémiologique sur le cancer chez l’enfant et la résidence à la naissance près des lignes électriques à haute tension au Royaume-Uni. Ces résultats suggèrent que les risques accrus de leucémie infantile précédemment relevés en relation avec les lignes aériennes pourraient être plus élevés chez les enfants diagnostiqués à un âge plus avancé et dans le cas de leucémie myéloïde plutôt que lymphoïde. Il existe des différences entre les régions de naissance, mais elles ne donnent pas lieu à une tendance évidente. Ces résultats suggèrent que la diminution du risque précédemment relevée entre les années 1960 et les années 2000 serait liée à l’année civile de naissance ou du diagnostic de cancer plutôt qu’à l’âge des lignes électriques concernées.

CHILDHOOD LEUKAEMIA AND DISTANCE FROM POWER LINES IN CALIFORNIA: A POPULATION-BASED CASE-CONTROL STUDY.
[Leucémie infantile et éloignement des lignes à haute tension en Californie : une étude cas-témoin.]
Crespi CM, Vergara XP, Hooper C, Oksuzyan S, Wu S, Cockburn M, Kheifets L.
Br J Cancer. 2016; 115(1):122-128.

Des études ont rapporté un risque accru de leucémie chez les enfants vivant à proximité des lignes électrique à haute tension (jusqu’à des distances où les champs magnétiques des lignes deviennent négligeables). Les auteurs ont mené une vaste étude cas-témoins sur le risque de leucémie chez les enfants californiens. L’étude a inclus 5788 cas de leucémie infantile et 3308 cas de cancer du système nerveux central (SNC) (à des fins de comparaison) nés et diagnostiqués en Californie (1986-2008) et appariés aux contrôles selon l’âge et le sexe. L’adresse de naissance a été géocodée et la distance entre la résidence et les lignes à haute tension a été estimée à l’aide de systèmes d’information géographique, d’imagerie aérienne et, pour certaines résidences, de visites sur sites.

Pour la leucémie, un léger excès de cas est observé à moins de 50 m des lignes de tensions > 200 kV (OR 1,4, intervalle de confiance à 95%: 0,7-2,7). Aucune preuve d’un risque accru n’a été relevée au-delà de 50 m, pour les lignes à basse tension, ou pour les cancers du SNC.

Conclusions : Ces résultats ne supportent pas clairement l’hypothèse d’un risque accru de leucémie infantile à proximité (

RESIDENTIAL MAGNETIC FIELDS, MEDICATION USE, AND THE RISK OF BREAST CANCER.
[Champs magnétiques résidentiels, prise de médicaments et risque de cancer du sein].
Davis S, Mirick DK.
Epidemiology. 2007; 18 : 266-269.

L’exposition aux champs magnétiques 60 Hz pourrait augmenter le risque de cancer du sein en inhibant la production nocturne de mélatonine. L’utilisation de médicaments associés à des niveaux réduits de mélatonine pourrait modifier cette
relation. Les auteurs ont recontacté les participants d’une étude cas-témoin menée sur une population générale. Cette étude était centrée sur l’exposition au champ magnétique résidentiel et le risque de cancer du sein. Les participants ont été
interrogés sur leur prise de médicaments au cours des 10 années précédant le diagnostic. Les cas ont été diagnostiqués entre novembre 1992 et mars 1995, et les niveaux de champs magnétiques ont été mesurés dans les habitations au moment du diagnostic. Les informations sur la prise de médicaments ont été obtenues par l’interview de 558 cas et 588 témoins. Le risque de cancer du sein n’était pas associé à l’exposition résidentielle aux champs magnétiques, quelle que
soit la prise de médicaments.

Conclusion: ces résultats supportent les précédents selon lesquels l’exposition au champ magnétique n’augmente pas le risque de cancer du sein.

BLOOD LABORATORY FINDINGS IN PATIENTS SUFFERING FROM SELF-PERCEIVED ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY (EHS).
[Analyses sanguines de patients déclarant être hypersensibles aux champs électromagnétiques .]
Dahmen N , Ghezel-Ahmadi D , Engel A .
Bioelectromagnetics. 2009;30(4):299-306.

Les personnes électrosensibles (EHS) attribuent une variété de symptômes plutôt non spécifiques à leur exposition aux champs électromagnétiques. La pathophysiologie de l’EHS est inconnue et sa thérapie reste un défi. Les auteurs ont émis l’hypothèse que certaines personnes électrosensibles souffraient de troubles somatiques communs. Afin de vérifier cette hypothèse, ils ont analysé des paramètres cliniques, incluant l’hormone thyréotrope (TSH), l’alanine transaminase (ALT), l’aspartate transaminase (AST), la créatinine, l’hémoglobine, l’hématocrite et la protéine C réactive (CRP) chez des personnes souffrant d’EHS et chez des contrôles qui sont habituellement utilisés en médecine clinique pour identifier ou dépister des troubles somatiques. 132 patients (42 hommes et 90 femmes) et 101 contrôles (34 hommes et 67 femmes) ont été recrutés. Les résultats ont permis d’identifier des signes de dysfonctionnement thyroïdien, du foie et des processus inflammatoires chroniques chez une petite, mais remarquable, fraction de personnes souffrant d’EHS, qui pourraient être à l’origine des symptômes et qui méritent des investigations plus approfondies dans des études ultérieures. Au niveau TSH et ALT/AST, les auteurs ont observé des différences significatives entre les cas et les contrôles. Les hypothèses d’une anémie ou d’un dysfonctionnement des reins qui joueraient un rôle majeur dans l’EHS pourraient être réfutées sans ambiguïté.

Conclusion: Cliniquement, il est recommandé de vérifier les signes d’un état somatique traitable dans la prise en charge des personnes se déclarant électrosensibles.

MATERNAL RESIDENTIAL PROXIMITY TO SOURCES OF EXTREMELY LOW FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS AND ADVERSE BIRTH OUTCOMES IN A UK COHORT.
[Proximité résidentielle maternelle aux sources de champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences et issues indésirables de la grossesse dans une cohorte britannique.]
de Vocht F, Hannam K, Baker P, Agius R.
Bioelectromagnetics. 2014; 35(3):201-209.

Les études ont suggéré que l’exposition aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences (CEM-EBF) pourrait être associée à un risque accru d’issues indésirables de la grossesse. Dans cette étude, les auteurs ont testé les hypothèses suivantes: vivre à proximité de sources de CEM-EBF serait associé à: (1) une réduction du poids à la naissance et une augmentation du risque de faible poids à la naissance (FPN), (2) une petite taille par rapport à l’âge gestationnel (TAG), (3) un accouchement prématuré spontané (APSp).

La proximité de câbles haute tension, de lignes électriques aériennes, de postes de transformation ou tours pendant la grossesse a été évaluée pour 140 356 naissances vivantes simples entre 2004 et 2008 dans le nord-ouest de l’Angleterre.

Les associations entre la proximité et le risque de FPN, TAG et APSp ont été calculées, ainsi que les relations avec le poids à la naissance, directement. Les associations ont été ajustées selon l’âge maternel, l’origine ethnique, la parité et pour une partie de la population également selon le tabagisme maternel pendant la grossesse. Une diminution du poids moyen à la naissance de 212 g (95% d’intervalle de confiance (IC): -395 à -29 g) a été montré en relation avec la proximité d’une source. Cette diminution était plus importante chez les petites filles (-251 g (IC à 95%: -487 à -15 g)). Les résultats ne mettent pas en avant de risques accrus statistiquement significatifs d’issues indésirables de la grossesse des mères vivant à moins de 50m d’une source.

Conclusions: Vivre à proximité (≤50m) d’une source de CM-EBF pendant la grossesse est associé à un retard de croissance in utero, avec des effets plus importants chez les filles que chez les garçons. Toutefois, peu de femmes habitant aussi près des câbles, lignes aériennes ou transformateurs, l’impact en termes de santé publique devrait être limité.

RESIDENTIAL PROXIMITY TO ELECTROMAGNETIC FIELD SOURCES AND BIRTH WEIGHT: MINIMIZING RESIDUAL CONFOUNDING USING MULTIPLE IMPUTATION AND PROPENSITY SCORE MATCHING.
[Proximité résidentielle aux sources de champs électromagnétiques et poids à la naissance: minimiser les facteurs de confusion résiduels à l’aide de méthodes d’imputation multiple et l’appariement des coefficients de propension.]
de Vocht F, Lee B.
Environ Int. 2014; 69:51-57.

Les études ont suggéré un lien entre l’exposition résidentielle aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences (CEM-EBF) des lignes et des câbles à haute tension et des postes de transformation et un faible poids à la naissance et peut-être une association avec des issues indésirables de grossesse ou même des fausses-couches. Les auteurs ont précédemment mené une étude sur 140 356 naissances vivantes uniques entre 2004 et 2008 dans le nord-ouest de l’Angleterre, qui suggérait une réduction de poids à la naissance de 212 g (95%CI: -395 to -29 g) des enfants vivant à proximité (<= 50m) de sources CEM-EBF, mais pas de risque significativement accrus pour d’autres issues indésirables de grossesse.

Toutefois, la cohorte était limitée en raison de données manquantes de variables de confusion potentielles, comme le tabagisme maternel pendant la grossesse, uniquement disponible pour un petit sous-groupe alors qu’un effet résiduel de confusion ne peut être exclu. Cette étude, en utilisant la même cohorte, a été menée dans le but de minimiser les effets de ces problèmes à l’aide de méthodes d’imputation multiple pour prendre en compte les données manquantes et l’appariement des coefficients de propension pour minimiser les effets résiduels de confusion. Pour chaque ensemble de données, 115 femmes exposées (résidant à <= 50 m d’une source CEM-EBF) ont été appariées à 1150 femmes non exposées. Après un solide ajustement, la proximité immédiate d’une source de CEM-EBF reste associée à une réduction du poids à la naissance de -116 g (intervalle de confiance 95%: -224 à -7 g). Aucun effet n’a été trouvé dans le groupe des femmes vivant à <=100 m par rapport à celles vivant plus loin.

Conclusion: Ces résultats indiquent que malgré l’ampleur de l’effet réduit environ de moitié par rapport à l’étude précédente, habiter à proximité immédiate de sources CEM-EBF reste associé à une croissance fœtale sous-optimale.

EXPOSURE TO ELECTRICAL CONTACT CURRENTS AND THE RISK OF CHILDHOOD LEUKEMIA.
[Exposition aux courants de contact électriques et risque de leucémie infantile.]
Does M, Scélo G, Metayer C, Selvin S, Kavet R, Buffler P.
Radiat Res. 2011;175: 390-396.

Les objectifs de cette étude étaient d’examiner l’association entre l’exposition aux courants de contact et le risque de leucémie infantile et d’analyser la relation entre les courants de contacts résidentiels et les champs magnétiques. Les tensions de contact intérieures et extérieures et les mesures de champs magnétiques ont été collectés afin de mener un diagnostic des habitations de 245 malades et 269 contrôles recrutés via le Northern California Childhood Leukemia Study (2000-2007). Des techniques de régression logistique ont permis d’obtenir des Odd ratio ajustés selon l’âge, le sexe, l’ethnie hispanique, la race des mamans et les revenus du ménage. Aucune association statistiquement significative n’a été observée entre la leucémie infantile et les niveaux intérieurs de tension de contact [exposition =90e percentile (10,5 mV): OR = 0.83, 95% intervalle de confiance (IC): 0.45, 1.54], niveaux extérieurs de tension de contact [exposition =90e percentile (291,2 mV): OR = 0.89, 95% IC 0.48, 1.63], ou niveaux intérieurs de champs magnétiques (>0.20 µT: OR = 0.76, 95% IC: 0.30, 1.93). Les tensions de contact étaient faiblement corrélées avec le champ magnétique ; les coefficients de corrélation était r= 0.10 (p = 0.02) pour les tensions intérieures de contact et r= 0.15 (p= 0.001) pour les tensions extérieures de contact.

Dans cette étude de la population californienne, il n’existe aucune indication d’une association entre la leucémie infantile et l’exposition aux courants de contact ou champs magnétiques et une faible corrélation entre les mesures de courants de contact et les champs magnétiques.

ADULT CANCERS NEAR HIGH-VOLTAGE OVERHEAD POWER LINES.
[Les cancers chez les adultes vivant à proximité de lignes à haute tension aériennes.]
Elliott P, Shaddick G, Douglass M, de Hoogh K, Briggs DJ, Toledano MB.
Epidemiology. 2013; 24(2): 184-190.

Les auteurs ont mené une étude cas-témoins dans le but d’analyser le risque de cancers chez les adultes en fonction de la distance et des champs magnétiques de fréquences extrêmement basses des lignes à haute tension. Ils ont utilisé les données du registre national du cancer d’Angleterre et du Pays de Galles, entre 1974 et 2008. L’étude inclut 7823 cas de leucémie, 6781 cancers du cerveau ou du système nerveux central, 9153 mélanomes malins, 29 202 cas de cancer du sein chez la femme, et 79 507 contrôles appariés en fréquence selon l’année et la région (3 contrôles par cas, à l’exception du cancer du sein chez la femme où le ratio est 1:1). Les données proviennent de personnes de 15 à 75 ans, habitant à moins de 1 km d’une ligne aérienne à haute tension.

Les auteurs n’ont pas trouvé de modèles clairs montrant un risque accru en fonction de la distance par rapport aux lignes à haute tension. Après ajustement pour des facteurs de confusion (âge, sexe [sauf pour le cancer du sein], privation, milieu rural), les odds ratio (ORs) entre les distances les plus proches des lignes à haute tension (0-49m) et les plus éloignées (600-1000m) allaient de 0.82 (Intervalle de confiance à 95% = 0.61-1.11; 66 cas) pour le mélanome malin à 1.22 (0.88-1.69) pour le cancer du système nerveux central. Aucun risque accru significatif et aucune tendance selon le niveau de champ magnétique n’ont été observés pour les 4 cancers observés. Après ajustements pour les niveaux de champs estimés les plus élevés ≥1000 nanotesla (nT) par comparaison à ceux <100nT, les ORs allaient de 0.68 (0.39-1.17) pour le mélanome malin à 1.08 (0.77-1.51) pour le cancer du sein chez la femme.

Conclusion: Ces résultats ne supportent pas l’hypothèse d’une association épidémiologique entre des cancers chez les adultes et l’exposition résidentielle aux champs magnétiques générés par des lignes à haute tension.

MATERNAL EXPOSURE TO EXTREMELY LOW FREQUENCY MAGNETIC FIELDS: ASSOCIATION WITH TIME TO PREGNANCY AND FOETAL GROWTH.
[Exposition maternelle aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences: Association avec la durée de la période de conception (fertilité) et la croissance du foetus.]
Eskelinen T, Roivainen P, Mäkelä P, Keinänen J, Kauhanen O, Saarikoski S, Juutilainen J.
Environ Int. 2016;94: 620-625.

Les données des effets des champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CM-EBF) sur la reproduction et le développement ne sont pas concluantes. Cette étude a mis à l’épreuve l’hypothèse selon laquelle l’exposition maternelle à des CM-EBF est associée à une augmentation de la durée de la période de conception (TTP, time to pregnancy), à un petit poids à la naissance ou à une hypotrophie par rapport à l’âge gestationnel (SGA).

La cohorte de l’étude comprenait 373 mères qui ont accouchés entre 1990 et 1994 à l’hôpital universitaire de Kuopio, en Finlande. Pour augmenter la prévalence de l’exposition élevée aux CM-EBF, les femmes vivant dans des habitations à proximité de sources CM-EBF connues ont été incluses. L’exposition maternelle aux CM-EBF avant et pendant la grossesse a été évaluée à l’aide de mesures à court terme dans les résidences et des questionnaires. Les auteurs ont analysé les associations entre l’exposition aux CM et le TTP, le petit poids à la naissance et le SGA, par régression logistique (ou régression linéaire pour les variables continues), avec ajustement aux facteurs connus comme étant associés aux effets sélectionnés, comme le tabagisme maternel, la consommation d’alcool et le statut socioéconomique . L’exposition aux CM des mères était légèrement plus élevée que dans les résidences finlandaises en général, mais des expositions très élevées (> 0,4 μT) étaient rares. Aucune association cohérente des CM-EBF avec TTP, poids à la naissance ou SGA n’a été trouvée.

Conclusions : L’exposition aux CM-EBF est peu probablement associée à TTP ou à la croissance prénatale aux niveaux d’exposition résidentielle observables dans cette étude.

MORBIDITY EXPERIENCE IN POPULATIONS RESIDENTIALLY EXPOSED TO 50 HZ MAGNETIC FIELDS: METHODOLOGY AND PRELIMINARY FINDINGS OF A COHORT STUDY.
[Etude de la morbidité dans des populations résidentiellement exposées aux champs magnétiques 50 Hz: méthodologie et résultats préliminaires d’une étude de cohorte.]
Fazzo L , Tancioni V , Polichetti A , Iavarone I , Vanacore N , Papini P , Farchi S , Bruno C , Pasetto R , Borgia P , Comba P.
Int J Occup Environ Health. 2009;15(2):133-142.

L’étude de morbidité de la population d’un quartier de Rome partiellement construit sous une ligne de distribution d’électricité de 60 kV, incluait 345 personnes ayant résidé dans la zone étudiée entre 1954 et 2003 (à n’importe quelle période), en excluant les personnes décédées avant 1998. Les champs magnétiques résidentiels ont été estimés en se basant sur la charge de courant, les caractéristiques de la ligne et la distance entre les habitations et la ligne à haute tension, et la zone étudiée a été divisée en sous-zones selon les niveaux de champ magnétique. Des ratios standardisés de morbidité ont été enregistrés à partir des données des hôpitaux (données collectées entre 1998 et 2003).

Des augmentations statistiquement non significatives ont été observées pour tous les cancers et les cancers primaires ; les cancers primaires étaient significativement augmentés chez les personnes ayant résidé plus de 30 ans et chez les personnes dont l’exposition a commencé il y a plus de 30 ans . Une augmentation significative de tous les cancers, primaires et secondaires (métastases), et deux fois plus de maladies ischémiques, ont été observées chez les sujets de la sous-zone présentant la plus forte exposition. Aucune augmentation n’a été observée dans les maladies néoplasiques hématologiques.

MAGNETIC FIELD EXPOSURE AND PROGNOSTIC FACTORS IN CHILDHOOD LEUKEMIA.
[Exposition aux champs magnétiques et les facteurs prognostiques dans la leucémie infantile].
Foliart DE, Mezei G, Iriye R, Silva JM, Ebi KL, Kheifets L, Link MP, Kavet R, Pollock BH.
Bioelectromagnetics. 2007; 28 : 69-71.

Les auteurs ont examiné l’association entre l’exposition au champ magnétique (CM) et la présence de facteurs pronostiques de risque parmi 482 enfants atteints de leucémie lymphoblastique aigue (ALL) entre 1996 et 2001. Des mesures individuelles de champs magnétiques sur 24h ont été obtenues pour 412 enfants ; 386 enfants ont été inclus dans les analyses. Les auteurs n’ont pas observé de tendance entre une exposition élevée au champ magnétique et la présence de facteurs cliniques négatifs et pronostiques de tumeurs spécifiques.

Conclusion : Les résultats suggèrent que l’exposition au champ magnétique n’est pas associée à la présence d’anomalies cytogénétiques défavorables dans les cellules blastiques de la leucémie ou à des facteurs cliniques au moment d’un diagnostic qui prédit peu de chance de survie.

MAGNETIC FIELD EXPOSURE AND LONG-TERM SURVIVAL AMONG CHILDREN WITH LEUKAEMIA.
[Exposition au champ magnétique et survie à long terme parmi les enfants atteints de leucémie.]
Foliart D.E., Pollock B.H., Mezei G., Iriye R., Silva J.M, Ebi KL, Kheifets L, Link MP, Kavet R.
Br J Cancer 2006; 94 : 161-164.

Les auteurs ont analysé l’association entre l’exposition au champ magnétique (CM) et la survie parmi des enfants atteints de leucémie lymphoblastique aïgue (ALL) traités dans 51 centres du Pediatric Oncology Group entre 1996 et 2001. Des 1672 enfants potentiellement éligibles, sous traitement, 482 (29%) ont participé et des mesures individuelles sur 24h de CM ont été obtenues pour 412 participants. Un total de 386 enfants avec ALL et 366 avec ALL (B precursor) ont été inclus dans l’analyse de survie sans événement (durée entre le diagnostic et le premier échec de traitement, la rechute, une malignité secondaire ou le décès) et la survie en général. Après ajustement pour les groupes à risque et le statut socio économique, le ratio des chances de survie sans événement (HR) pour des enfants exposés à des intensités supérieures ou égales à 0.3 microT était de 1.9 (95% intervalle de confiance (CI) 0.8, 4.9), en comparaison à ceux exposés à moins de 0.1 microT. Pour la survie, des HR plus élevés ont été obtenus pour des enfants exposés à des intensités supérieures ou égales à 0.3 microT (HR multivarié= 4.5, intervalle de confiance à 95% 1.5-13.8) mais ce résultat est basé sur seulement 4 décès parmi 19 enfants.

Conclusion: Alors que le risque est augmenté parmi les enfants exposés à des intensités supérieures à 0.3 microT, le faible nombre de cas limite l’interprétation de ces résultats.

RESIDENTIAL DISTANCE TO HIGH-VOLTAGE POWER LINES AND RISK OF NEURODEGENERATIVE DISEASES: A DANISH POPULATION-BASED CASE-CONTROL STUDY. [Eloignement des résidences par rapport aux lignes à haute tension et risque de maladies neurodégénératives: une étude cas-témoins basée sur la population au Danemark.]
Frei P, Poulsen AH, Mezei G, Pedersen C, Cronberg Salem L, Johansen C, Röösli M, Schüz J.
Am J Epidemiol. 2013; 177(9): 970-978.

L’objectif de cette étude était d’analyser l’association possible entre l’éloignement de l’habitation des lignes à haute tension et les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer. Une étude suisse a montré un risque accru de développer une maladie d’Alzheimer chez les personnes vivant à moins de 50 m d’une ligne à haute tension. Notre étude cas-témoins basée sur des registres a inclus tous les patients présentant une maladie neurodégénérative (diagnostic entre 1994 et 2010) dans toute la population danoise. A l’aide de modèles de régression logistique conditionnelle, les ratios de risques des personnes ayant vécu à proximité d’une ligne à haute tension pendant 5 à 20 ans avant le diagnostic ont été comptabilisés. Les risques de développer une démence, une maladie de Parkinson, une sclérose multiple et une maladie des neurones moteurs n’étaient pas plus élevés chez les personnes habitant à proximité des lignes à haute tension. Le risque de développer une maladie d’Alzheimer n’était pas plus important chez les personnes vivant à moins de 50m des lignes (ratio de risque = 1.04, intervalle de confiance à 95%: 0.69, 1.56). Aucune relation dose-réponse en relation avec le nombre d’années de vie à moins de 50m des lignes n’a été observée, mais les données ont montré des indications faibles d’un risque accru pour les personnes diagnostiquées avant l’âge de 75 ans.

Conclusion: Globalement, les résultats ne supportent que faiblement l’association entre les maladies neurodégénératives et la résidence à proximité des lignes à haute tension.

 EXPOSURE AND HEALTH RISKS PERCEPTION OF EXTREMELY LOW FREQUENCY AND RADIOFREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS AND THE EFFECT OF PROVIDING INFORMATION.
[Exposition et perception des risques sur la santé liés aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences et de radiofréquences et effet de de l’information.]
Gallastegi M, Jiménez-Zabala A, Molinuevo A, Aurrekoetxea JJ, Santa-Marina L, Vozmediano L, Ibarluzea J.
Environ Res. 2018 Nov 28;169:501-509.

Étant donné qu’indépendamment des niveaux d’exposition réels, la perception de risques élevés liés aux champs électromagnétiques des radiations non ionisantes (CEM-RNI) peut avoir des effets sur la santé, il est important de comprendre les mécanismes associés aux perceptions dans la population générale. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer les perceptions à la fois de l’exposition et des risques pour la santé parmi les mères de INMA (Environment and childhood)-Gipuzkoa child cohort (Espagne), d’explorer les déterminants possibles de ces perceptions et de déterminer si l’information relative aux niveaux d’exposition avait quelque influence sur ces perceptions. En tout, 387 mères ont répondu à un questionnaire composé de quatre questions sur l’exposition perçue et les risques sur la santé perçus de l’exposition aux champs d’extrêmement basses fréquences (EBF) et radiofréquences (RF), sur une échelle de type Likert de 0 à 10. Par la suite, des mesures des champs EBF et RF ont été effectuées dans les maisons d’un sous-échantillon de 104 participants. Tous les niveaux mesurés étaient très inférieurs aux valeurs recommandées par le Conseil de l’Europe. Cela a été expliqué dans les rapports individuels envoyés aux familles. Après avoir lu les résultats, les mères ont rempli le questionnaire susmentionné une seconde fois, et ont répondu à deux questions supplémentaires sur le rôle des organismes de santé publique dans la communication des risques. L’association entre les niveaux perçus et mesurés en tant que variables catégorielles a été évaluée au moyen d’un test du chi carré. Des régressions linéaires multiples ont été effectuées pour chacune des questions liées à la perception de l’exposition et des risques sur la santé. Un test des rangs signé Wilcoxon a été effectué pour évaluer l’effet de la réception de l’information. L’exposition et les risques pour la santé ont été perçus comme étant très élevés pour les champs EBF et RF, la moyenne et la médiane étant de 7 sur une échelle de 10 points. Le fait de signaler des niveaux de perception plus élevés n’était pas associé à des niveaux d’exposition plus élevés au domicile. Les variables qui ont été associées de façon répétée à des perceptions plus élevées comprenaient : avoir un travail manuel, ne pas avoir le sentiment de vivre dans un bon quartier, avoir des difficultés financières, ne pas avoir une antenne de télévision à 600 m, être plus jeune et avoir moins de appareils à la maison.

Conclusions : Fournir des informations sur les niveaux d’exposition aux CEM-RNI à la maison n’a pas modifié les perceptions des risques sur la santé, mais l’exposition perçue moyenne aux RF a diminué significativement (de 0,7 point). La plupart des participants ont affirmé n’avoir reçu aucune information ou une information insuffisante sur l’exposition et les risques sanitaires des CEM-RNI de la part des organismes publics et ont estimé qu’il était très important qu’ils le fassent.

CHARACTERISTICS OF PERCEIVED ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY IN THE GENERAL POPULATION.
[Caractéristiques de l’hypersensibilité électromagnétique perçue dans la population générale.]
Gruber MJ, Palmquist E, Nordin S.
Scand J Psychol. 2018 Aug;59(4):422-427.

Les problèmes de santé évoqués en présence d’équipements électriques sont préoccupants et appellent une meilleure compréhension des caractéristiques de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) dans la population générale. Cette étude a porté sur la démographie, les facteurs liés au mode de vie, la fréquence et la durée, les stratégies d’adaptation, la proportion répondant aux critères cliniques d’intolérance attribués aux champs électromagnétiques (CEM) et la comorbidité. A partir des données recueillies par questionnaire d’une étude à grande échelle auprès de la population, les auteurs ont comparé les personnes déclarant une EHS (n = 91) aux autres répondants (n = 3 250). L’âge moyen, le sexe féminin et la mauvaise santé perçue ont été associés à l’EHS. Plus de 50 % des personnes du groupe EHS ont déclaré avoir des symptômes liés aux CEM plus d’une fois par semaine. La durée moyenne de l’EHS est de 10,5 ans. Plus de la moitié des personnes du groupe EHS ont déclaré que leurs symptômes avaient commencé après une exposition à une dose élevée ou à long terme aux CEM, qu’elles essayaient activement d’éviter les sources de CEM et qu’elles se sentaient le plus souvent concernées par le rayonnement électromagnétique dans leur environnement. Une minorité de personnes du groupe EHS avait demandé des soins médicaux, avait été diagnostiquée par un médecin ou avait reçu un traitement. Le syndrome d’épuisement, les troubles anxieux, les problèmes de dos, d’articulations et de muscles, la dépression, le syndrome somatique fonctionnel et la migraine figuraient parmi les troubles les plus fréquents de l’EHS.

Conclusions : Ces résultats serviront de base à l’étude ultérieure de ces caractéristiques qui sont des facteurs de risque dans le développement et/ou les conséquences de l’EHS.

 REPRESENTATIVE SURVEY ON IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS IN TAIWAN AND COMPARISON WITH THE INTERNATIONAL LITERATURE.
[Enquête sur l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs magnétiques à Taiwan et comparaison avec la littérature internationale.]
Huang PC, Cheng MT, Guo HR.
Environ Health. 2018 Jan 15;17(1):5.

L’hypersensibilité électromagnétique fait référence aux effets sur la santé attribués à l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) et a été nommée “intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques” (IEI-CEM) par l’Organisation Mondiale de la Santé. En raison de l’utilisation croissante des téléphones portables, l’IEI-CEM est devenue une préoccupation de santé publique mondiale. Une enquête de 2007 à Taiwan a montré que le taux de prévalence de l’IEI-CEM était de 13,3%, ce qui est plus élevé que les pourcentages relevés dans d’autres études. L’enquête a également révélé que les pourcentages étaient plus élevés chez les femmes.

Afin de confirmer l’augmentation de la prévalence de l’IEI-CEM et le risque plus élevé chez les femmes, les auteurs ont mené une enquête par questionnaire à l’échelle nationale en utilisant la même méthodologie que dans l’enquête de 2007. Ils ont également effectué une revue de la littérature et une méta-analyse pour évaluer les changements de la prévalence dans le monde.

Sur base d’un échantillon représentatif de 3303 participants, les auteurs ont constaté que la prévalence de l’IEI-CEM à Taiwan était passée de 13,3% à 4,6% sur une période de 5 ans. La revue de littérature a également révélé que la prévalence dans d’autres pays avait diminué, contrairement aux prédictions. La méta-analyse des données tirées de la littérature a montré que les femmes étaient plus susceptibles de déclarer une IEI-CEM que les hommes, avec un OR de 1,19 (intervalle de confiance à 95 % : 1,01-1,40).

Conclusions : La prévalence de l’IEI-CEM a diminué au lieu d’augmenter comme cela avait été prédit. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de déclarer une IEI-CEM. D’autres études visant à explorer les causes de ces diminutions pourraient aider le public, la communauté scientifique et le gouvernement à gérer l’intolérance idiopathique attribuée à d’autres expositions environnementales.

ASSOCIATION BETWEEN MEDIA COVERAGE AND PREVALENCE OF IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELD IN TAIWAN.
[Association entre la couverture médiatique et la prévalence de l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques à Taiwan.]
Huang PC, Li KH, Guo HR.
Environ Res. 2018 Feb;161:329-335.

La dénomination Intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (CEI-CEM) recouvre les symptômes que les personnes qui en souffrent attribuent à l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM). A Taïwan, la prévalence de l’IEI-EMF était de 13,3 % en 2007, mais une enquête basée sur la même méthodologie a révélé une prévalence de 4,6 % en 2012. Comme les messages médiatiques peuvent amener les lecteurs à attribuer leurs symptômes aux CEM, le changement peut être lié à la couverture médiatique. Les auteurs ont effectué des recherches dans la plus grande base de données de journaux de Taïwan afin d’évaluer l’association entre la couverture médiatique et la prévalence de l’IEI-EMF. Ils ont également évalué les effets d’autres facteurs qui pourraient avoir une incidence. Le nombre d’articles de presse relatifs aux CEM et à IEI-CEM a augmenté de 2005 à 2007, puis a diminué jusqu’en 2012, ce qui est compatible avec le changement de prévalence de IEI-CEM. Dans le même temps, de 2007 à 2012, d’autres facteurs susceptibles d’influer sur IEI-CEM comme la densité des stations de base de téléphonie mobile, le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles, le temps total d’appel sur les téléphones mobiles et le nombre de messages texte envoyés par l’intermédiaire des téléphones mobiles ont tous augmenté à Taïwan.

Conclusions : Ce résultat indique une association positive entre la couverture médiatique et la prévalence de l’IEI-CEM à Taiwan, ce qui pourrait également être vrai dans d’autres pays.

ASSOCIATION BETWEEN EXPOSURE TO ELECTROMAGNETIC FIELDS FROM HIGH VOLTAGE TRANSMISSION LINES AND NEUROBEHAVIORAL FUNCTION IN CHILDREN.
[Association entre l’exposition aux champs électromagnétiques des lignes de transport à haute tension et la fonction neuro-comportementale chez l’enfant.]
Huang J, Tang T, Hu G, Zheng J, Wang Y, Wang Q, Su J, Zou Y, Peng X.
PLoS One. 2013;8(7):e67284.

Les indications d’un possible lien causal entre l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) des lignes de transport à haute tension (LHT) et un dysfonctionnement neurocomportemental chez l’enfant sont insuffisantes. Cette étude a comme objectif d’analyser l’association entre l’exposition aux CEM des LHT et la fonction neurocomportementale chez l’enfant.

Deux écoles primaires ont été choisies à partir des données de champs électromagnétiques ambiants. Une étude transversale comprenant 437 enfants (âgés de 9 à 13 ans) a été menée. L’exposition aux CEM des LHT a été enregistrée dans chaque école. Des informations ont été recueillies sur les facteurs de confusion possibles et les prédicteurs d’exposition pertinents au moyen de questionnaires standardisés. La fonction neurocomportementale des enfants a été évaluée au moyen de tests neurocomportementaux informatisés validés. Les données ont été analysées à l’aide de modèles de régression multivariée ajustés pour les facteurs de confusion pertinents.

Après ajustement des facteurs de confusion potentiels, la régression multivariée a révélé que les enfants qui fréquentent une école près des LHT 500 kV avaient de moins bons résultats aux tests neurocomportementaux informatisés de rétention et de poursuite visuelle par rapport aux enfants qui fréquentent une école qui n’était pas à proximité des LHT.

Conclusion: Les résultats suggèrent qu’une exposition à long terme de faible intensité aux champs électromagnétiques des LHT pourrait avoir un impact négatif sur la fonction neurocomportementale des enfants. Toutefois, en raison de différences dans les résultats de seulement deux des quatre tests réalisés et de limites potentielles (biais de sélection, évaluation de l’exposition, petit échantillon…), d’autres études sont nécessaires pour étudier les effets de l’exposition à des CEM de fréquences extrêmement basses sur le fonctionnement et le développement neurocomportementale chez les enfants.

ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY (EHS) IN THE MEDIA – A QUALITATIVE CONTENT ANALYSIS OF NORWEGIAN NEWSPAPERS.
[L’hypersensibilité électromagnétique (EHS) dans les médias – une analyse qualitative des contenus des journaux norvégiens.]
Huiberts A, Hjørnevik M, Mykletun A, Skogen JC.
JRSM Short Rep. 2013; 4(11):1-8.

L’hypersensibilité électromagnétique (EHS) est un état caractérisé par des symptômes après exposition à des champs électromagnétiques de faibles intensités (CEM). Un important débat concerne l’étiologie de l’EHS, mais les données expérimentales ne montrent aucune association entre l’EHS et la présence réelle des CEM.

Les journaux jouent un rôle clé dans la compréhension des questions liées à la santé. L’objectif de cette étude était de décrire le contenu des articles de presse concernant l’étiologie et le traitement de l’EHS.

Des articles de journaux norvégiens publiés entre le 1er février 2006 et le 11 août 2010, ont été identifiés dans les archives électroniques. Les principaux critères analysés étaient la source de l’information (autorités publiques, chercheurs, professionnels de la santé, personnes EHS, groupes d’entraide….), la présence d’éléments qui confirment ou non le lien entre l’EHS et des sources de champs électromagnétiques, et le traitement recommandé.

Concernant l’étiologie de l’EHS parmi les 196 contenus relevés, 35% (n = 69) ont été classés comme ne permettant pas de confirmer l’origine électromagnétique de l’EHS et 65% (n = 127) comme permettant de la confirmer. Parmi les traitements recommandés, 78% (n = 99) ont été classés en « réduction de l’exposition », 4% (n = 5) en « médecine complémentaire », et 18% (n = 23) en « autre ». La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et les médicaments psychotropes n’ont jamais été présentés comme des options possibles du traitement de l’EHS.

Conclusions: Le discours médiatique sur l’étiologie de l’EHS et les traitements recommandés est en conflit avec les données scientifiques actuelles. La majorité des contenus concernant l’étiologie transmettent l’idée que l’EHS est liée à la présence de champs électromagnétiques faibles, et la réduction de l’exposition est la mesure la plus fréquemment avancée pour réduire les symptômes liés à l’EHS.

TRANSMISSION LINES, EMF AND POPULATION MIXING.
[Lignes de transport, CEM et brassage des populations].
Jeffers D.
Radiat Prot Dosimetry. 2006, Nov 15 Epub.

Draper et al. ont trouvé que l’incidence de la leucémie infantile était un peu augmentée chez des enfants vivant entre 200 et 600 m de lignes à haute tension de transport de l’électricité. Cette augmentation ne peut être expliquée par l’exposition aux CEM et il est suggéré qu’elle pourrait résulter du brassage des populations dans les ensembles immobiliers qui se construisent aux alentours des lignes.

Conclusion: Le brassage des populations pourrait expliquer la légère augmentation du risque de leucémie des enfants habitant entre 200 et 600 m des lignes de transport.

ASSOCIATION BETWEEN CHILDHOOD LEUKAEMIA AND EXPOSURE TO POWER-FREQUENCY MAGNETIC FIELDS IN MIDDLE EUROPE.
[Association entre la leucémie infantile et l’exposition aux champs magnétiques à la fréquence du réseau en Europe centrale.]
Jirik V, Pekarek L, Janout V, Tomaskova H.
Biomed Environ Sci. 2012; 25:597-601.

En comparaison aux pays occidentaux plus développés, les niveaux d’exposition aux CM-EBF sont plus élevés en République tchèque. Dans cette étude, les auteurs avaient comme objectif d’analyser l’association entre l’exposition aux CM-EBF et la leucémie infantile en République tchèque.
Ils ont mené une étude cas-témoins appariés. Les cas (enfants avec leucémie) ont été appariés selon l’âge, le sexe et le lieu de résidence. Cette méthodologie permet de limiter les biais potentiels et les facteurs de confusion, mais limite également le nombre de participants.

Les analyses appariées ont inclus 79 paires cas-témoins. Aucune association significative n’a été observée entre l’exposition aux CM-EBF et la leucémie infantile pour des expositions supérieures à 0.2 μT (odds ratio [OR]=0.93, Intervalle de confiance [IC]=0.45-1.93), 0.3 μT (OR=0.77, IC=0.34-1.75), ou 0.4 μT (OR=0.9, IC=0.37-2.22).

Conclusion: Malgré des niveaux d’exposition supérieurs en Europe centrale et de l’Est, aucune indication d’une association entre l’exposition aux CM-EBF et la leucémie infantile n’a été montrée. C’est en contradiction avec les études précédemment menées dans différents pays.

CHILDHOOD LEUKEMIA AND MAGNETIC FIELDS IN JAPAN: A CASE-CONTROL STUDY OF CHILDHOOD LEUKEMIA AND RESIDENTIAL POWER-FREQUENCY MAGNETIC FIELDS IN JAPAN.
[Leucémie infantile et champs magnétiques au Japon: Une étude cas-témoin de la leucémie infantile et des champs magnétiques à la fréquence du réseau au Japon.]
Kabuto M., Nitta H., Yamamoto S., Yamaguchi N., Akiba S., Honda Y., Hagihara J., Isaka K., Saito T., Ojima T., Nakamura Y., Mizoue T., Ito S., Eboshida A., Yamazaki S., Sokejima S., Kurokawa Y., Kubo O.
Int J Cancer 2006 [Epub ahead of print]

Les champs magnétiques résidentiels à la fréquence du réseau (CM) ont été classés comme carcinogène possible pour l’homme par le groupe de travail du Centre Internationale de Recherche sur le Cancer (CIRC ou IRAC en anglais). En réponse aux inquiétudes du public, l’Organisation Mondiale de la Santé préconise que des recherches soient réalisées dans des régions présentant de forts niveaux d’exposition, comme au Japon. Les auteurs ont mené une étude cas-témoin sur la population générale, qui inclut des régions habitées par 54% des enfants japonais. Ils ont analysé 312 enfants de 0 à 15 ans dont on a diagnostiqué entre 1999 et 2001 (2.3 ans) une leucémie lymphoblastique aigue (ALL) ou une leucémie myéloïde aigue (AML) entre 1999 et 2001 et 603 enfants contrôles présentant des caractéristiques similaires en terme de genre, d’âge et de localisation résidentielle. Les niveaux moyens hebdomadaires de CM ont été déterminés dans la chambre des enfants. Les mesures de CM dans les groupes cas et témoins ont été réalisées à la même période afin de tenir compte des variations saisonnières. L’association a été évaluée sur base de modèles de régression logistique conditionnels. Les odd ratio pour les enfants ayant des niveaux de CM égaux ou supérieurs à 0.4 microT comparés à ceux de la catégorie de référence (CM plus petit que 0.1 microT) étaient de 2.6 (95% CI = 0.76- 8.6) pour AML + ALL et 4.7 (1.15-19.0) pour ALL seul.

Les résultats n’ont pas été beaucoup modifiés par la prise en compte de quelques facteurs de confusion possibles. Même une analyse dans laquelle les biais de sélection étaient maximisés n’a pas permis de totalement expliquer l’association. La
plupart des cas de leucémie dans la catégorie d’exposition la plus élevée était exposée à des niveaux bien plus importants que 0.4 microT.

Conclusion: Ces résultats apportent des indications supplémentaires à l’hypothèse selon laquelle l’exposition à des intensités élevées de CM est associée à un risque accru de leucémie infantile, particulièrement d’ALL.

ELECTRIC BLANKET USE AND RISK OF THYROID CANCER IN THE WOMEN’S HEALTH INITIATIVE OBSERVATIONAL COHORT.
[Utilisation d’une couverture chauffante et risque de cancer thyroïdien dans « The women’s health initiative observational cohort. »]
Kato I, Young A, Liu J, Abrams J, Bock C, Simon M.
Women Health. 2015;55(7):829-841.

Le cancer de la thyroïde affecte plus les femmes que les hommes. L’objectif de cette étude était d’évaluer si l’exposition aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences des couvertures chauffantes était associée au développement d’un cancer de la thyroïde. Les données de 89 527 femmes participant à « Women’s Health Initiative Observational Study » et ayant répondu aux questions sur l’utilisation d’une couverture chauffante ont été analysées.

Sur une période de suivi de 12,2 ans en moyenne, 190 nouveaux cas de cancer de la thyroïde ont été recensés. Les estimations ont été réalisées à l’aide du modèle des risques proportionnels de Cox, avec prise en compte de covariables sélectionnées. Une majorité des femmes de la cohorte (57%) utilisait une couverture chauffante pendant la nuit et/ou pour chauffer le lit avant de s’endormir. Aucune association n’a été relevée entre l’utilisation d’une couverture chauffante et le cancer de la thyroïde (Hazard ratio (HR) = 0.98, IC à 95% 0.72-1.32). La durée d’utilisation de la couverture chauffante, évaluée en années, mois ou heures n’avait pas d’effet sur le risque. Ces résultats sont identiques pour les malades présentant un cancer papillaire de la thyroïde, le type histologique le plus fréquent.

Conclusions : Les résultats de cette étude ne confirment pas les risques possibles de cancer de la thyroïde liés aux couvertures chauffantes.

RESIDENTIAL MAGNETIC FIELDS EXPOSURE AND CHILDHOOD LEUKEMIA: A POPULATION-BASED CASE-CONTROL STUDY IN CALIFORNIA.
[Exposition résidentielle aux champs magnétiques et leucémie infantile: une étude cas-témoins en population en Californie]
Kheifets L, Crespi CM, Hooper C, Cockburn M, Amoon AT, Vergara XP.
Cancer Causes Control. 2017 Sep 12.

Les auteurs ont analysé le risque de leucémie infantile en lien avec l’exposition aux champs magnétiques générés par les lignes électriques en Californie. L’étude a inclus 5788 cas de leucémie infantile (enfants nés et diagnostiqués en Californie de 1986 à 2008) appariés à des témoins selon l’âge et le sexe. Les niveaux de champs magnétiques aux lieux de résidence à la naissance ont été calculés à l’aide de systèmes d’information géographique, d’images aériennes, de données sur la charge et le phasage des lignes, et de visites sur place.

En se basant sur une régression logistique inconditionnelle tenant compte de l’âge, du sexe, de la race/ethnicité et du statut socioéconomique, un léger déficit de risque a été relevé dans deux groupes moyennement exposés et un petit risque excédentaire dans le groupe le plus exposé (OR de 1,50 (intervalle de confiance de 95 % [0,70-3,23]). Les analyses de sous-groupes et de sensibilité ainsi que les analyses appariées ont donné des résultats similaires. Toutes les estimations présentaient de larges intervalles de confiance.

Conclusion : Cette vaste étude cas-témoins sur la leucémie infantile dans l’Etat californien ne fournit pas de preuves claires d’un risque accru associé à une exposition plus élevée aux champs magnétiques, mais ne permet pas d’exclure les petits risques identifiés dans des études antérieures.

CHILDHOOD LEUKEMIA, ELECTRIC AND MAGNETIC FIELDS, AND TEMPORAL TRENDS.
[Leucémie infantile, champs électriques et magnétiques, et tendances temporelles.]
Kheifets L., Swanson J., Greenland S.
Bioelectromagnetics. 2006; 27 : 545-552.

Ces 25 dernières années, les préoccupations concernant les effets possibles sur la santé des champs électriques et magnétiques (CEM) de fréquence extrêmement basse ont augmenté, particulièrement en relation avec la leucémie infantile. La comparaison des changements de consommation d’électricité (un substitut utilisé pour quantifier l’exposition) et des taux de leucémie infantile, nommée corrélation écologique, a été utilisée dans le but d’argumenter pour et contre l’association entre les champs magnétiques et la leucémie infantile. Dans ce papier, les auteurs analysent ce qui peut être appris d’une telle approche écologique. Ils examinent d’abord séparément les indications sur les tendances d’exposition aux CEM et sur les tendances de taux de leucémie, puis les comparent. Les taux d’incidence de leucémie et les expositions ont tous deux augmenté, mais faire le lien entre ces deux tendances impliquent tellement d’approximations et d’hypothèses qu’on ne peut considérer les indications écologiques comme fournissant des indications significatives pour ou
contre un lien de cause à effet.

PSYCHOLOGICAL SYMPTOMS AND HEALTH-RELATED QUALITY OF LIFE IN IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS.
[Symptômes psychologiques et qualité de la vie liée à la santé dans l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques.]
Kjellqvist A, Palmquist E, Nordin S.
J Psychosom Res. 2016; 84:8-12.

Le besoin d’une meilleure compréhension de l’étiologie de l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM) a motivé l’étude des symptômes psychologiques et de la qualité de vie liée à la santé (HRQOL) des personnes qui attribuent des problèmes de santé aux champs électromagnétiques. Six sous-échelles de SCL-90 (symptom checklist 90) permettant évaluer les symptômes psychologiques ont été administrées à des personnes se plaignant de IEI-CEM (n = 114) et des contrôles (n = 104), ainsi que 8 sous-échelles de la forme courte du Health survey (SF-36) pour évaluer la HRQOL.

Des scores significativement plus élevés ont été relevés au niveau du comportement obsessionnel / compulsif, de l’hypersensibilité interpersonnelle, de l’hostilité, de l’anxiété phobique, des pensées paranoïdes dans le groupe IEI-CEM par rapport aux contrôles, alors que seule une tendance à une telle différence a été trouvée pour le trouble psychotique. De plus, un plus faible score HRQOL dans le groupe IEI-CEM, par rapport aux contrôles, a été observé pour le fonctionnement physique et social, les limitations physique et émotionnelle, la santé générale, la vitalité, les douleurs corporelles et la santé mentale. Des corrélations significatives modérées à fortes ont été trouvées entre plusieurs des sous-échelles SCL-90 et SF-36.

Conclusions : Les résultats suggèrent que l’IEI-CEM est associée à divers types de symptômes psychologiques et à une mauvaise HRQOL. Les implications cliniques comprennent un soutien théorique à la thérapie cognitivo-comportementale et, bien que de nouvelles recherches soient nécessaires, l’attention devrait être dirigée vers les sentiments d’infériorité et de malaise dans les relations ainsi que la colère, l’hostilité et le ressentiment envers les autres.

CHILDHOOD CANCER AND MAGNETIC FIELDS FROM HIGH-VOLTAGE POWER LINES IN ENGLAND AND WALES: A CASE-CONTROL STUDY .
[Cancer infantile et champs magnétiques des lignes à haute tension en Angleterre et au Pays de Galles: une étude cas – témoins.]
Kroll ME, Swanson J, Vincent TJ, Draper GJ.
Br J Cancer. 2010; 103(7): 931-2.

Les résultats des études épidémiologiques suggèrent qu’une exposition chronique aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses est associée à une augmentation du risque de leucémie infantile ; il n’est pas certain que la relation soit causale.

Les auteurs rapportent une étude cas-témoins nationale mettant en relation le risque de cancer infantile avec le champ magnétique moyen de lignes à haute tension au lieu de résidence de l’enfant à la naissance et pendant l’année de naissance, estimé à partir des enregistrements du National Grid. A partir du registre national des tumeurs infantiles (the National Registry of Childhood Tumours), ils ont obtenu les enregistrements de 28 968 enfants nés en Angleterre et au Pays de Galles entre 1962 et 1995 et diagnostiqués avant l’âge de 15 ans. Les contrôles ont été sélectionnés à partir des registres de naissance, appariés individuellement selon le sexe, la période de naissance, et le district d’enregistrement des naissances. Aucune participation des cas et des contrôles n’étaient requises.

Le risque relatif estimé pour chaque augmentation du champ magnétique de 0.2 µT était de 1.14 (95% intervalle de confiance 0.57-2.32) pour la leucémie, 0.80 (0.43-1.51) pour les tumeurs du SNC et du cerveau et 1.34 (0.84-2.15) pour les autres cancers.

Conclusion: Bien que non statistiquement significatifs, les estimations de leucémie infantile rejoignent les résultats d’études comparables. En estimant la causalité de la relation, le risque estimé est de moins de un cas par an. Il est peu probable que l’exposition au champ magnétique pendant l’année de naissance soit la seule cause d’une association avec la proximité des lignes à haute tension.

EXPOSURE TO MAGNETIC FIELD NON-IONIZING RADIATION AND THE RISK OF MISCARRIAGE: A PROSPECTIVE COHORT STUDY.
[Exposition aux rayonnements non-ionisants et risque de fausse couche : une étude de cohorte prospective.]
Li DK, Chen H, Ferber JR, Odouli R2 Quesenberry C.
Sci Rep. 2017 Dec 13;7(1):17541.

Les rayonnements non ionisants sont très répandus et tout le monde y est exposé à des degrés divers. Cette étude de cohorte prospective portant sur 913 femmes enceintes a examiné l’association entre une exposition élevée au champ magnétique (CM) et le risque de fausse couche. La régression de Cox (risques proportionnels) a été utilisée pour analyser l’association. Après avoir tenu compte de plusieurs autres facteurs, il apparaît que les femmes exposées aux niveaux de CM plus élevés présentaient un risque de fausse couche 2,72 fois plus élevé (hazard ratio = 2,72, IC à 95 %: 1,42-5,19) que celles qui étaient moins exposées.  Le risque accru de fausse couche associé à une exposition élevée a été observé de façon constante, quelles que soient les sources de CM. L’association était beaucoup plus forte si les CM étaient mesurés lors d’une journée typique. Les résultats ont également démontré qu’une mesure précise de l’exposition aux CM est déterminante dans l’évaluation des effets des CM sur la santé.

Conclusions : Cette étude fournit de nouvelles indications, provenant directement d’une population humaine, des effets biologiques néfastes que pourraient avoir la composante magnétique des rayonnements non ionisants sur la santé humaine.

MATERNAL EXPOSURE TO MAGNETIC FIELDS DURING PREGNANCY IN RELATION TO THE RISK OF ASTHMA IN OFFSPRING.
[Exposition maternelle aux champs magnétiques durant la grossesse en relation avec le risque d’asthme chez les enfants.]
Li DK, Chen H, Odouli R.
Arch Pediatr Adolesc Med. 2011; 165: 945-950.

L’objectif de cette étude est de déterminer si l’exposition maternelle à de hauts niveaux de champs magnétiques (CM) pendant la grossesse est associée à un risque d’asthme chez les enfants. Les participantes étaient membres de Pregnant Kaiser Permanente Northern California dans la région de San Francisco.

L’asthme a été cliniquement diagnostiqué chez 626 enfants qui ont été suivis pendant 13 ans. Toutes les participantes ont porté un enregistreur de champs magnétiques pendant leur grossesse.

Après ajustement pour les facteurs confondants potentiels, une relation dose-réponse linéaire statistiquement significative a été observée entre une augmentation de l’exposition médiane journalière au CM pendant la grossesse et un risque accru d’asthme chez les enfants: chaque augmentation de 1 mG pendant la grossesse était associée à une augmentation de 15% du taux d’asthme chez les enfants (rapport de risque ajusté [RRA], 1,15; intervalle de confiance à 95% [IC], 1.4 à 1.27). En utilisant des catégories de niveaux de CM, les résultats ont montré une relation dose-réponse semblable: par rapport aux enfants dont les mères avaient un niveau faible de CM (médiane sur 24 heures, = 0,3 mg) pendant la grossesse, les enfants dont les mères avaient un niveau élevé de CM (> 2,0 mg) ont présenté des troubles asthmatiques 3,5 fois plus souvent (RRA, 3,52, IC 95%, de 1,68 à 7,35), tandis que les enfants dont les mères avaient un niveau moyen de CM (> 0,3 à 2,0 mG) ont présenté une augmentation de 74% du taux de l’asthme (RRA, 1,74; IC à 95%, de 0,93 à 3,25). Une interaction synergique statistiquement significative a été observée entre l’effet des CM et des antécédents maternels d’asthme et l’ordre dans la fratrie (aîné).

Conclusion: Ces résultats apportent de nouvelles indications épidémiologiques d’un effet de CM élevés pendant la grossesse sur le risque d’asthme chez les enfants.

A PROSPECTIVE STUDY OF IN-UTERO EXPOSURE TO MAGNETIC FIELDS AND THE RISK OF CHILDHOOD OBESITY.
[Une étude prospective de l’exposition intra utéro aux champs magnétiques et le risque d’obésité infantile.]
Li DK, Ferber JR, Odouli R, Quesenberry CP Jr.
Sci Rep. 2012;2:540.

Les auteurs ont mené une étude prospective dans le but d’analyser si l’exposition intra utérine aux champs magnétiques (CM) augmentait le risque d’obésité infantile. Les femmes participantes ont porté un enregistreur de CM pendant leur grossesse et 733 de leurs enfants ont été suivi pendant 13 ans pour évaluer des paramètres de croissance avec 33 mesures du poids par enfant en moyenne. L’exposition prénatale à des niveaux élevés de champs magnétiques a été associée à un risque accru d’obésité (odds ratios = 1.65, intervalle de confiance à 95% 1.01-2.84). L’association a démontré une relation dose-réponse et était plus forte (> 2.3 fois plus de risque) parmi les enfants qui ont été suivis jusqu’à la fin de l’étude. L’association existait seulement pour l’obésité persistante, pas pour la transitoire. L’exposition maternelle à des champs magnétiques élevés pendant la grossesse pourrait être un nouveau facteur jusqu’ici inconnu qui contribuerait à l’épidémie mondiale d’obésité ou de surpoids chez les enfants.

SURVEY OF RESIDENTIAL EXTREMELY-LOW-FREQUENCY MAGNETIC FIELD EXPOSURE AMONG CHILDREN IN TAIWAN.
[Enquête sur l’exposition résidentielle des enfants aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses à Taiwan].
Li CY, Mezei G, Sung FC, Silva M, Chen PC, Lee PC, Chen LM.
Environment International 2007; 33 : 233-238.

Cette enquête a évalué l’exposition aux champs magnétiques de fréquence extrêmement basse (CEM-EBF) dans des ménages comptant des enfants de moins de 7 ans à Taiwan. Pour sélectionner un échantillon représentatif, les auteurs ont
utilisé la technique de la probabilité proportionnelle à la taille de l’échantillon et celle de l’échantillonnage en grappe aléatoire simple pour sélectionner les districts étudiés dans chaque ville/province de Taiwan. Quarante districts ont été sélectionnés au total et tous les ménages comptant des enfants âgés de moins de 7 ans (n=4184) ont été visités et sollicités pour des mesures dans les maisons.

Quatre interviewers entraînés ont réalisé sur une période de 2 ans des mesures ponctuelles dans des pièces particulières de chacune des maisons sélectionnées. Les caractéristiques de l’habitation et la proximité d’équipements de puissance ont
également été relevées par questionnaires administrés à un parent ou une aide familiale. Des mesures de CEM-EBF ont été réalisées dans 2214 ménages (53% de taux de participation). En contrôlant pour le taux de participation, l’exposition globale pondérée aux CM a été estimée à 0,121 (écart-type = 0,185) microT (entre 0,010 et 3,304 microT). Les expositions moyennes étaient supérieures à 0,3 et 0,4 microT dans des proportions estimées respectivement à 7,3% (n=159) et 5,4% (n= 115) des ménages. Il existe un accord considérable entre l’exposition résidentielle moyenne globale et l’exposition mesurée dans les chambres des enfants. A partir d’un modèle de régression logistique multivariée, les auteurs ont noté que les habitations les plus anciennes, les constructions dédiées à un usage commercial et résidentiel et celles proches des équipements de puissance étaient plus susceptibles d’atteindre des niveaux moyens d’exposition supérieurs à 0.4 microT.

Conclusion: les résultats de cette enquête indiquent que l’exposition résidentielle aux CEM-EBF est susceptible d’être plus importante chez les enfants à Taiwan que chez leurs homologues européens et nord-américains.

ASSESSMENT OF NON-RESPONSE BIAS IN A SURVEY OF RESIDENTIAL MAGNETIC FIELD EXPOSURE IN TAIWAN.
[Evaluation du biais de non-réponse dans une enquête sur l’exposition aux champs magnétiques résidentiels à Taiwan.]
Li CY, Mezei G, Sung FC, Silva M, Lee PC, Chen PC, Chen LM.
Bioelectromagnetics. 2007; 28: 340-348.

Les auteurs ont évalué le biais potentiel lié à la non-réponse en obtenant des informations sur les champs magnétiques résidentiels de fréquence extrêmement basse (MF) à Taiwan. Tous les ménages avec des enfants de moins de 7 ans appartenant aux deux districts étudiés, un en zone urbaine, l’autre en zone rurale, ont été visités et sollicités pour des mesures sur site fin 2003. Le taux initial de réponse était de 32% (33/104 en district urbain) et de 60% (61/101 en district rural). A la même époque, un an plus tard, les auteurs ont menés une seconde enquête dans les ménages ayant décliné l’invitation aux premières mesures et ils ont eu l’occasion de faire des mesures dans 77 autres habitations (50 et 27 respectivement dans les districts urbain et rural). Les deux districts avaient principalement été sélectionnés sur base de la volonté des inspecteurs locaux de santé publique à participer à la première enquête et à informer les résidents de la seconde enquête. A l’exception des conditions météorologiques, les deux enquêtes atteignent des résultats similaires au niveau des caractéristiques des habitations et des équipements de puissance aux alentours. Le champ magnétique moyen dans les habitations en zone urbaine était de 0.121 et 0.140 micro-Tesla (μT) (p = 0.620) pour les deux enquêtes. Les chiffres correspondant en zone rurale étaient 0.119 et 0.115 μT (p = 0.802).

Conclusion: Bien que limitée dans sa portée, cette étude tend à indiquer que les étude de mesures du champ magnétique résidentiel risquent moins vraisemblablement de souffrir d’un biais sérieux de sélection, si l’échantillon est limité à un petit district où les personnes présentent des caractéristiques socioéconomiques similaires.

EXTREMELY-LOW-FREQUENCY MAGNETIC FIELD EXPOSURE OF CHILDREN AT SCHOOLS NEAR HIGH VOLTAGE TRANSMISSION LINES.
[Exposition aux champs magnétiques de fréquence extrêmement basse d’enfants fréquentant des écoles situées près de lignes de transport à haute tension].
Li CY, Sung FC, Chen FL, Lee PC, Silva M, Mezei G.
Science of the Total Environment 2007; 376 ) :151-159.

Beaucoup d’études épidémiologiques ont étudié l’exposition résidentielle des enfants aux champs magnétiques de fréquence extrêmement basse (CM-EBF), mais l’exposition dans les écoles que les enfants fréquentent 8h chaque jour est rarement considérée. Entre mars et juin 2004, les auteurs ont mené une étude des champs dans la ville de Taipei et dans la province du Nord de Taiwan pour examiner le pattern d’exposition aux CM-EBF des enfants fréquentant des écoles situées à proximité de lignes de transport à haute tension (LHT). Cent et un enfants appartenant à 14 écoles situées à proximité de LHT (groupe exposé) et 123 enfants appartenant à 18 écoles situées à au moins 100m de LHT (groupe non exposé) ont été suivis individuellement pour mesurer leur exposition sur 24h. Les salles de classe sélectionnées et les aires de jeu dans les régions tampons (dans les 30 m de LHT) et en dehors des régions tampons ont également été évaluées, à l’aide de mesures ponctuelles, afin de déterminer dans quelle mesure les LHT pourraient contribuer à l’exposition environnementale sur les campus.

Les résultats montrent que les deux groupes ne diffèrent pas significativement au niveau de l’exposition moyenne et de la proportion d’exposition supérieure à 0.4 μT sur 24h. Toutefois, les auteurs ont noté que 17.8% des enfants exposés avaient une exposition moyenne supérieure à 0.4 μT pendant les heures scolaires (p=0.011) significativement supérieure à celle des enfants non exposés (6.5%). Un pourcentage encore plus élevé (27.3%) a été relevé chez 11 étudiants ayant leur salle de classe à l’intersection des régions tampons. Les aires de jeu dans les régions tampons présentaient des CM EBF plus élevés que les autres aires des écoles exposées (0.7 versus 0.18 μT, p=0.043). L’étude démontre une large
variété d’expositions aux CM EBF des enfants dans les écoles à proximité des LHT.

RESIDENTIAL EXPOSURE TO ELECTRIC POWER TRANSMISSION LINES AND RISK OF LYMPHOPROLIFERATIVE AND MYELOPROLIFERATIVE DISORDERS: A CASE-CONTROL STUDY.
[Exposition résidentielle aux lignes de transport de l’électricité et risque de troubles lympho- et myéloprolifératif : une étude cas-témoin.]
Lowenthal RM, Tuck DM, Bray IC.
Intern Med J. 2007; 37: 614-619.

Des études ont montré une association entre les champs électromagnétiques et la leucémie infantile. L’objectif de cette étude était de déterminer s’il existe un risque accru de troubles lymphoprolifératifs (LPD) ou myéloprolifératifs (MPD) associé au fait d’habiter jusqu’à 300m de lignes à haute tension.

Une étude cas-témoin a été menée sur 854 patients âgés de 0 à 94 ans, diagnostiqués avec LPD ou MPD (incluant leucémie, lymphome et maladies apparentées), comprenant tous les cas diagnostiqués en Tasmanie entre 1972 et 1980. Les contrôles ont été individuellement appariés pour le sexe et l’âge approximatif au moment du diagnostic. En comparaison avec les personnes qui ont toujours vécu à plus de 300m d’une ligne à haute tension, ceux qui ont toujours vécu dans les 50m avaient un odd ratio (OR) de 2,06 (intervalle de confiance à 95% : 0,87-4,91) de développer LPD ou MPD (basé sur 768 paires cas-témoins adultes); ceux qui ont vécu entre 50 et 300m avaient un OR de 1,30 (0,88-1,91). Les adultes qui ont vécu dans les 300m d’une ligne à haute tension pendant les 15 premières années de vie avaient un risque triplé (OR 3,23; 1,26-8,29); ceux qui ont vécu dans les mêmes distances entre 0 et 5 ans avaient un risque quintuplé (OR 4,74; 0,98-22,9). Ces associations étaient plus fortes après répétition des analyses sur un groupe de 201 paires ayant toujours vécu en Tasmanie.

Conclusion: Bien que reconnaissant les limitations que présente cette étude, les résultats soulèvent l’éventualité d’un risque accru de développement ultérieur d’un MPD et LPD chez les personnes vivant de manière prolongée à proximité des lignes à haute tension, particulièrement dans les premières années de la vie.

MATERNAL EXPOSURE TO MAGNETIC FIELDS FROM HIGH-VOLTAGE POWER LINES AND THE RISK OF BIRTH DEFECTS.
[Exposition de la mère aux champs magnétiques des lignes à haute tension et risque de malformations congénitales.]
Malagoli C, Crespi CM, Rodolfi R, Signorelli C, Poli M, Zanichelli P, Fabbi S, Teggi S, Garavelli L, Astolfi G, Calzolari E, Lucenti C, Vinceti M.
Bioelectromagnetics. 2012; 33: 405-409.

Les auteurs ont mené une étude cas-témoins basée sur la population afin d’examiner le risque d’anomalies congénitales associées à l’exposition maternelle aux champs magnétiques (CM) des lignes à haute tension pendant la grossesse dans une communauté du nord de l’Italie. Ils ont identifié 228 cas de malformations congénitales diagnostiquées chez des enfants à la naissance, chez des enfants morts nés et lors d’avortements provoqués, parmi les femmes vivant dans la municipalité de Reggio Emilia entre 1998 et 2006. Le groupe de référence de nouveau-nés en bonne santé a été apparié selon l’année de naissance, l’âge de la mère et l’hôpital de naissance. Les auteurs ont identifié le lieu de résidence de la mère au début de la grossesse et ils ont utilisé un Système d’Information Géographique pour déterminer si les lieux de résidence étaient localisés dans les couloirs de lignes à haute tension présentant des CM > ou = à 0,1µT. Ils ont alors calculé le risque relatif (RR) d’anomalies congénitales associées à l’exposition maternelle. Une maman d’un enfant malformé et 5 mères contrôles ont été classées comme exposées et le RR associé à un CM > ou = à 0.1µT était de 0.2 (CI à 95% : 0.0-2.0) après ajustement pour le niveau d’éducation des mères.

Conclusion: Bien que des effets faibles ou modérés pourraient ne pas avoir été détectés en raison de la faible puissance statistique, les résultats de cette étude ne permettent globalement pas de supporter les effets majeurs de l’exposition aux CM en début de grossesse sur le risque tératogène.

ADULT MORTALITY FROM LEUKEMIA, BRAIN CANCER, AMYOTROPHIC LATERAL SCLEROSIS AND MAGNETIC FIELDS FROM POWER LINES: A CASE-CONTROL STUDY IN BRAZIL.
[Mortalité des adultes par leucémie, cancer du cerveau et sclérose amyotrophique latérale, et champs magnétiques des lignes à haute tension : une étude cas-témoins au Brésil]
Marcilio I, Gouveia N, Pereira Filho ML, Kheifets L.
Rev Bras Epidemiol. 2011;14: 580-588.

Des publications récentes ont relancé l’intérêt d’évaluer les risques sanitaires des personnes habitant à proximité des lignes à haute tension. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’association entre d’une part la distance entre le domicile et la ligne la plus proche et d’autre part le champ magnétique calculé des lignes, et la mortalité par leucémie, cancer du cerveau et sclérose amyotrophique latérale.

Les auteurs ont mené une analyse cas-témoins à partir des certificats de décès dans la région de Sao Paulo au Brésil. L’analyse a inclus 1857 cas de leucémie, 2357 de cancer du cerveau, 367 de sclérose amyotrophique latérale, et 4706 contrôles. Une augmentation du risque de mortalité par leucémie chez les adultes vivant à proximité des lignes par rapport à ceux vivant à plus de 400m a été relevée. Le risque était plus élevé pour les personnes vivant à moins de 50m des lignes (OR=1.47; IC 95% =0.99-2.18). De manière similaire, une petite augmentation de la mortalité par leucémie a été observée chez les adultes vivant dans les maisons où les champs magnétiques calculés étaient les plus élevés (OR=1.61; IC 95% =0.91-2.86 pour les adultes exposés à des champs d’induction magnétiques > 0.3µT). Aucune augmentation n’a été relevée pour les tumeurs cérébrales ou la sclérose amyotrophique latérale.

Conclusion: Ces résultats suggèrent un risque accru de leucémie chez les personnes vivant à proximité des lignes à haute tension, et chez les personnes vivant dans des maisons où le champ magnétique calculé est élevé, bien que le risque soit limité pour les lignes basses tensions.

THE EFFECT OF EXTREMELY LOW FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS ON PREGNANCY AND FETAL GROWTH, AND DEVELOPMENT.
[Effets des champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences sur la grossesse, la croissance foetale et le développement.]
Mahram M, Ghazavi M.
Arch Iran Med. 2013; 16(4): 221-224.

Les effets de l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) à différentes fréquences sur les êtres vivants sont étudiés depuis plusieurs décennies. Toutefois, peu d’études ont été menées chez les êtres humains. L’objectif de cette étude est de déterminer l’effet des CEM d’extrêmement basses fréquences (EBF) sur la grossesse, la croissance fœtale et le développement des êtres humains.

Des femmes enceintes et leurs nouveau-nés ont été inclus dans cette étude épidémiologique de cohorte. L’étude comprend 222 femmes exposées pendant leur grossesse à des CEM-EBF des lignes à haute tension et des câbles et 158 femmes non exposées. Les données ont été recueillies par des questions directes, des mesures, des relations avec les données reprises dans les documents des hôpitaux et des centres de santé. Elles incluent la durée de la grossesse, le poids à la naissance, la taille, la circonférence de la tête, le sexe et des malformations congénitales. Les données collectées ont été analysées par SPSS-16. P<0.05 était considéré comme significatif.

Aucune différence significative entre les deux groupes étudiés n’a été relevée dans la durée de la grossesse et le travail, le poids à la naissance, la taille, la circonférence de la tête et des malformations congénitales.

Conclusion: Les résultats de cette étude ne montrent pas d’effets significatifs des CM-EBF sur la grossesse, la croissance fœtale et le développement des êtres humains.

INVESTIGATION OF THE SOURCES OF RESIDENTIAL POWER FREQUENCY MAGNETIC FIELD EXPOSURE IN THE UK CHILDHOOD CANCER STUDY.
[Investigation des sources d’exposition aux champs magnétiques résidentiels à la fréquence industrielle dans l’étude britannique sur les cancers infantiles].
Maslanyj MP, Mee TJ, Renew DC, Simpson J, Ansell P, Allen SG, Roman E.
J Radiol Prot. 2007; 27 : 41-58.

Il existe une association inexpliquée entre l’exposition aux champs magnétiques provenant de l’alimentation électrique et de l’utilisation de l’électricité et l’augmentation du risque de leucémie infantile. « The UK Childhood Cancer Study » (UKCCS) fournit une source d’information importante et unique sur l’exposition résidentielle au champ magnétique en Angleterre. L’objectif de cetteétude supplémentaire était d’analyser un échantillon d’habitation UKCCS afin d’identifier les sources particulières qui contribuent à une augmentation des valeurs moyennes d’exposition. En tout, 196 maisons ont été investiguées, 102 présentant des valeurs moyennes d’exposition supérieures à 0.2 microT (estimées sur base de
l’étude originale) et 21 des valeurs supérieures à 0.4 microT, un seuil au-dessus duquel un risque augmenté a été observé. Dans un premier temps, les enquêtes ont été menées en dehors des limites de propriété des 196 maisons et ensuite, lorsqu’un consentement éclairé avait été obtenu, des évaluations ont été menées à l’intérieur des propriétés de 19 maisons. Les résultats ont montré que les sources basse tension (BT) associées à l’alimentation électrique globale comptaient pour 77% des expositions supérieures à 0.2 microT et 57% pour celles supérieures à 0.4 microT. La plupart de ces expositions étaient liées aux courants de circulation circulant dans et/ou autour de la maison. Les sources haute tension (HT), incluant les lignes à haute tension aériennes qui sont au centre des préoccupations du public, comptent pour 23% des expositions supérieures à 0.2 microT et 43% de celles supérieures à 0.4 microT. L’attention en matière de santé publique s’est focalisée sur les mesures de précaution qui réduiraient l’exposition aux champs
magnétiques à la fréquence du réseau.

Conclusion: Cette étude fournit une base pour considérer les options d’atténuation de l’exposition en Angleterre. Par exemple, dans les habitations à exposition élevée où les courants de circulation sont plus élevés qu’habituellement, une diminution de ces courants (s’il est possible de les réduire) permettrait de réduire l’exposition dans une proportion importante de maisons. Des analyses additionnelles seront nécessaires afin d’en déterminer la faisabilité.

MAGNETIC FIELDS AND ACUTE LEUKEMIA IN CHILDREN WITH DOWN SYNDROME.
[Champs magnétiques et leucémie aigue chez des enfants présentant un syndrome de Down.]
Mejia-Arangure JM, Fajardo-Gutierrez A, Perez-Saldivar ML, Gorodezky C, Martinez-Avalos A, Romero-uzman L, Campo-Martinez MA, Flores-Lujano J, Salamanca-Gomez F, Velasquez-Perez L.
Epidemiology. 2007; 18 : 158-161.

Les auteurs ont analysé les effets de l’exposition aux champs magnétiques sur l’incidence de leucémie aigue chez des enfants atteints du syndrome de Down (qui ont un risque 20 fois plus important de leucémie). Ils ont réalisé une étude cas témoin incluant 42 enfants présentant à la fois une leucémie aigue et un syndrome de Down comme cas et 124 enfants en bonne santé avec un syndrome de Down comme témoins. Ils ont obtenu des informations démographiques sur les enfants et ont fait des mesures de champs magnétiques dans chaque habitation. L’odd ratio pour les mesures directes de champs magnétiques supérieurs ou égaux à 6 mG était de 3.7 (intervalle de confiance à 95 % = 1,05-13,1).

Conclusion: L’association entre les champs magnétiques et la leucémie chez les enfants présentant un syndrome de Down suggère la possibilité d’un rôle causal des champs magnétiques sur l’étiologie de la leucémie dans un sous-groupe d’enfants génétiquement susceptibles.

RESIDENTIAL MAGNETIC FIELD EXPOSURE AND CHILDHOOD BRAIN CANCER: A META ANALYSIS.
[Exposition résidentielle aux champs magnétiques et cancer cérébral infantile : une méta-analyse].
Mezei G, Gadallah M, Kheifets L.
Epidemiology 2008; 19: 424-430.

Les auteurs ont réalisé une méta-analyse des études sur l’exposition aux champs magnétiques et les tumeurs cérébrales infantiles pour évaluer l’homogénéité des résultats, pour examiner les raisons de l’hétérogénéité et pour en estimer l’effet en conclusion. La comparaison des résultats des études sur le cancer cérébral infantile et la leucémie infantile peut également aider à évaluer les biais de sélection potentiels des études portant sur la leucémie infantile.

Ils ont inclus les résultats de 13 études. A partir de la méthode de pondération par l’inverse de la variance, les estimations des effets ont été calculées séparément pour la distance, les codes de câblage, et les champs magnétiques mesurés et calculés. Les analyses de sensibilité ont été menées pour évaluer l’influence des études individuelles, la potentialité des biais de sélection, et la possibilité de biais de publication. Avec l’exception des études sur les codes de câblage, les résultats étaient compatibles avec homogénéité à travers les études. Le résumé des odds ratios (intervalle de confiance à 95%) étaient de 0.88 (0.57-1.37) pour les distances de moins de 50 m et 1.14 (0.78-1.67) pour les champs magnétiques calculés et mesurés supérieurs à 0.2 microT. Pour les expositions mesurées ou calculées supérieures à 0.3 or 0.4 microT, l’odd ratio résultant était de 1.68 (0.83-3.43), sans différence selon la méthode d’évaluation de l’exposition. Aucune étude n’avait un effet convaincant sur les résumés des effets. Il n’y avait pas d’indication de biais de publication.

Conclusions : A l’exception des analyses portant sur des seuils élevés (0.3/0.4 microT), où la possibilité d’une augmentation modérée du risque ne peut être exclue, aucune augmentation du risque de cancer cérébrale infantile n’était manifeste pour aucune mesure d’exposition.

ASSESSMENT OF SELECTION BIAS IN THE CANADIAN CASE-CONTROL STUDY OF RESIDENTIAL MAGNETIC FIELD EXPOSURE AND CHILDHOOD LEUKEMIA.
[Evaluation des biais de sélection dans une étude cas-témoin canadienne sur l’exposition résidentielle aux champs magnétiques et la leucémie indantile.]
Mezei G, Spinelli JJ, Wong P, Borugian M, McBride ML.
Am J Epidemiol. 2008; 167: 1504-1510.

Les auteurs ont évalué le rôle des biais de sélection dans une étude cas-témoin canadienne menée en 1999 portant sur l’exposition résidentielle aux champs magnétiques et la leucémie infantile. Ils ont inclus dans leurs analyses, les cas, les témoins participants et les témoins choisis en premier lieu et n’ayant finalement pas participé. L’exposition était évaluée par le code de câblage, un système de classification basé sur les caractéristiques des lignes de distribution à proximité des habitations. Bien qu’étant une mesure imparfaite de l’exposition aux champs magnétiques, le code de câblage est la seule méthode applicable pour les sujets non participants. Les témoins non participants choisis en premier lieu tendaient à être d’un statut socio-économique plus faible que leurs remplaçants (les témoins participants non choisis en premier lieu) et le statut socio-économique plus faible était en relation avec les catégories plus élevées de code de câblage. Les odds ratios de développement d’une leucémie infantile dans la catégorie la plus exposée était de 1.6 (intervalle de confiance à 95% : 1.0, 2.6) pour les témoins participants et 1.3 (intervalle de confiance à 95% : 0.8, 2.1) pour les témoins idéaux choisis en premier lieu, sans prendre en compte leur participation.

Conclusion: D’une manière globale, les auteurs concluent que, bien qu’il existe certaines indications de biais de sélection des contrôles et de participation dans l’étude canadienne, il est peu probable que ces biais expliquent totalement l’association observée entre l’exposition aux champs magnétiques et la leucémie infantile. Les problèmes inhérents à l’évaluation de l’exposition des sujets non participants limitent toutefois les interprétations de ces résultats et le rôle du biais de sélection ne peut entièrement être rejeté uniquement sur la seule base de ces résultats.

MATERNAL CUMULATIVE EXPOSURE TO EXTREMELY LOW FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS AND PREGNANCY OUTCOMES IN THE ELFE COHORT.

[Exposition cumulée des mères aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences et résultats de grossesse dans la cohorte Elfe.]
Migault L, Piel C, Carles C, Delva F, Lacourt A, Cardis E, Zaros C, de Seze R, Baldi I, Bouvier G.
Environ Int. 2017 Dec 20;112:165-173.

L’objectif de cette étude était d’étudier les relations entre l’exposition cumulée de la mère aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences (CEM-EBF) et le risque de prématurité modérée et d’un petit poids à la naissance, au sein de la cohorte Elfe.

L’étude Elfe inclut 18 329 nourrissons nés en France après 33 semaines de gestation en 2011 et a comme objectif de suivre les enfants jusqu’à l’âge de 20 ans. L’âge gestationnel et les données anthropométriques à la naissance ont été reprises des dossiers médicaux et l’évaluation de la taille a été menée à l’aide d’une courbe de croissance standardisée française. Au cours des entretiens, on a demandé aux mères d’indiquer leur statut professionnel pendant la grossesse. Si elles travaillaient, leur profession était codée selon le « International Standard Classification of Occupations 1988” et la date à laquelle elles ont cessé leur travail était relevée. L’exposition cumulée aux CEM EBF pendant la grossesse a été évaluée, tant pour les mères qui ont travaillé que pour celles qui n’ont pas travaillé pendant la grossesse, à l’aide d’une matrice d’exposition professionnelle (MEC) récemment mise à jour. L’exposition cumulée a été utilisée pour définir des catégories d’exposition (<17,5 ;17,5-23,8 ;23,8-36,2 ;36,2-61,6 ou >= 61,6 µT-jours), comme variable binaire (< 44,1 et >= 44,1 µT-jours) et comme variable continue. Les associations ont été analysées par régression logistique, en tenant compte des facteurs liés au mode de vie de la mère, des caractéristiques sociodémographiques et des antécédents médicaux pendant et avant la grossesse. Les analyses ont été limitées aux naissances uniques et aux données complètes de grossesse (n=16733).

L’exposition cumulée a été obtenue pour 96 % des mères. 37,5% d’entre elles étaient classés dans la catégorie 23,8-36,2 µT-jours, mais les expositions élevées étaient rares : 1,3% dans la catégorie >= 61,6 µT-jours et 5,5% dans la catégorie >= 44,1 µT-jours. Aucune association significative n’a été observée entre l’exposition cumulée de la mère et une prématurité modérée et un petit poids à la naissance dans cette plage d’exposition.

Conclusions : Cette vaste étude basée sur la population ne suggère pas que l’exposition maternelle aux CEM-EBF pendant la grossesse soit fortement associée aux risques de prématurité modérée ou d’un petit poids à la naissance.

DISTANCE TO HIGH-VOLTAGE POWER LINES AND RISK OF CHILDHOOD LEUKEMIA – AN ANALYSIS OF CONFOUNDING BY AND INTERACTION WITH OTHER POTENTIAL RISK FACTORS.
[Eloignement des lignes à haute tension et risque de leucémie infantile – Une analyse des facteurs de confusion et des interactions avec d’autres facteurs de risque potentiels]
Pedersen C, Bräuner EV, Rod NH, Albieri V, Andersen CE, Ulbak K, Hertel O, Johansen C, Schüz J, Raaschou-Nielsen O.
PLoS One. 2014; 9(9):e107096.

Les auteurs ont analysé s’il y avait une relation entre l’éloignement des lignes à haute tension du lieu de résidence à la naissance et (1) le niveau de radon dans l’habitation et (2) la pollution de l’air liée au trafic routier, avec le risque de leucémie infantile. Par la suite, ils ont analysé si un ajustement selon des facteurs de confusion potentiels modifiait l’association entre l’éloignement de la ligne à haute tension la plus proche et la leucémie infantile. Ils ont inclus 1024 enfants âgés de moins de 15 ans (diagnostic de leucémie posé entre 1968 et 1991, à partir du registre de cancer danois) et 2048 enfants contrôles sélectionnés aléatoirement dans les registres de population danois, appariés selon le genre et l’année de naissance. Des systèmes d’information géographique ont été utilisés pour déterminer la distance entre le lieu de résidence à la naissance et la ligne à haute tension (132-400 kV) la plus proche. Les concentrations en radon dans les habitations et la pollution de l’air liée au trafic (NOx au pas de la porte d’entrée) ont été estimées sur base de modèles validés.

Une interaction statistiquement significative entre l’éloignement par rapport à la ligne la plus proche et le radon dans l’habitation sur le risque de leucémie infantile (p=0,01) a été relevée en prenant le niveau médian de radon comme valeur-seuil, mais pas en utilisant le 75e percentile (p=0,90). Aucune indication d’une interaction n’a été relevée entre l’éloignement de la ligne à haute tension la plus proche et la pollution de l’air liée au trafic (p=0,73). Quasi aucun changement n’a été constaté dans l’association entre l’éloignement de la ligne et le risque de leucémie infantile après ajustement selon le statut socio-économique de la commune, l’urbanisation, l’âge maternel, l’ordre de naissance, le radon domestique et la pollution de l’air liée à la circulation.

Conclusions: L’interaction significative entre l’éloignement de la ligne à haute tension et le radon dans l’habitation est basée sur peu de cas et contrôles exposés et est sensible au choix de la catégorisation de l’exposition, et pourrait donc être due au hasard.

RESIDENTIAL EXPOSURE TO EXTREMELY LOW-FREQUENCY MAGNETIC FIELDS AND RISK OF CHILDHOOD LEUKAEMIA, CNS TUMOUR AND LYMPHOMA IN DENMARK.
[Exposition résidentielle aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences et risque de leucémie infantile, tumeur du SNC et lymphome au Danemark.]
Pedersen C, Johansen C, Schüz J, Olsen JH, Raaschou-Nielsen O.
Br J Cancer. 2015;113(9):1370-1374.

Dans une étude précédente, les auteurs ont montré que les enfants exposés à des niveaux élevés de champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CM-EBF) avaient un risque 5 à 6 fois plus élevés de développer une leucémie, une tumeur du système nerveux central (SNC) ou un lymphome malin. Dans cette étude, ils ont prolongé l’analyse initiale (1968-1986) jusque 2003.

3277 enfants ayant eu une leucémie, une tumeur du SNC ou un lymphome malin entre 1968 et 2003 (registre danois de cancer) et 9129 enfants contrôles sélectionnés aléatoirement dans la population infantile danoise ont été inclus dans l’étude. Les CM-EBF générés par les lignes 50 à 400 kV ont été calculés pour chaque habitation.

Le risque relatif (RR) du groupe d’enfants diagnostiqués récemment (1987-2003) était de 0,88 (intervalle de confiance à 95% (IC) : 0.32-2.42), alors que pour la période totale (1968-2003), le risque est de 1,63 (IC 95% : 0,77-3,46) selon le niveau d’exposition (⩾0,4 μT vs <0,1 μT). Ces résultats sont basés sur 5 (1987-2003) et 11 malades (1968-2003) dans le groupe le plus exposé.

Conclusion : Cette étude ne confirme par les résultats précédents d’un risque 5 à 6 fois plus élevé de leucémie, tumeur du SNC et lymphome malin lors de l’inclusion des données d’une période plus récente. Pour la période totale, les résultats pour la leucémie infantile correspondent à ceux des analyses poolées montrant des RR entre 1,5 et 2.

DISTANCE FROM RESIDENCE TO POWER LINE AND RISK OF CHILDHOOD LEUKEMIA: A POPULATION-BASED CASE-CONTROL STUDY IN DENMARK.
[Distance entre le domicile et les lignes électriques et risque de leucémie infantile: une étude cas-témoin basée au Danemark.]
Pedersen C, Raaschou-Nielsen O, Rod NH, Frei P, Poulsen AH, Johansen C, Schüz J.
Cancer Causes Control. 2014; 25(2):171-177.

Les études épidémiologiques ont montré une association entre l’exposition aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CM EBF) et la leucémie infantile. En 2005, une grande étude britannique a montré une association entre la proximité résidentielle des lignes à haute tension et le risque de leucémie infantile. L’association allait au-delà de la zone d’influence des lignes, la zone dans laquelle les champs magnétiques générés par la ligne excèdent les niveaux ambiants, suggérant que l’association ne pouvait être tout à fait expliquée par le champ magnétique, mais pourrait être due au hasard, aux biais ou à d’autres facteurs de risques associés à la proximité des lignes à hautes tension. L’objectif des auteurs était de mener une étude comparable dans un environnement indépendant (Danemark).

Ils ont inclus 1698 cas âgés de moins de 15 ans, dont la leucémie a été diagnostiquée entre 1968 et 2006 (Danish Cancer Registry) et 3396 contrôles sélectionnés aléatoirement dans la population infantile danoise et appariés individuellement selon le genre et l’année de naissance. Un système d’information géographique a été utilisé pour déterminer la distance entre le domicile à la naissance et la ligne 132 à 400 kV la plus proche.

Les Odds ratios (ORs) étaient de 0,76 [intervalle de confiance à 95% (IC) 0,40-1,45] pour les enfants qui vivaient à moins de 200m de la ligne la plus proche et de 0,92 (IC 95% 0,67-1,25) pour ceux qui vivaient entre 200 et 599 m des lignes, en comparaison à ceux vivant au moins à 600 m des lignes. En se limitant aux lignes aériennes 220 et 400 kV, l’ OR des enfants qui vivaient entre 200 et 599 m des lignes était de 1,76 (IC 95% 0,82-3,77) en comparaison à ceux vivant au moins à 600m. Toutefois, le hasard est une explication probable de ces données, puisque le résultat n’est pas significatif, que les nombres sont petits et qu’un risque accru n’a pas été montré pour les enfants vivant à proximité immédiate des lignes, puisqu’aucun cas n’a été observé en deçà de 200m de ces dernières.
Conclusions : Cette étude ne montre pas un risque accru de leucémie chez les enfants vivant à moins de 200 m de lignes aériennes de 132 à 400 kV. La petite augmentation de l’OR observée chez les enfants vivant entre 200 et 599 m des lignes 220 à 400 kV est susceptible d’être due au hasard.

SYMPTOM REPORTING AFTER THE INTRODUCTION OF A NEW HIGH-VOLTAGE POWER LINE: A PROSPECTIVE FIELD STUDY.
[REPORT DE SYMPTÔMES APRÈS INTRODUCTION D’UNE NOUVELLE LIGNE À HAUTE TENSION: UNE ÉTUDE PROSPECTIVE.]
Porsius JT, Claassen L, Smid T, Woudenberg F, Petrie KJ, Timmermans DR.
Environ Res. 2015 Apr;138:112-7.

Cette étude est la première à étudier de manière prospective si les problèmes de santé auto-déclarés et les croyances causales augmentent après la construction d’une nouvelle ligne électrique.

Les auteurs ont utilisé un modèle quasi expérimental avec deux pré-tests avant et deux post-tests après la mise en service de la nouvelle ligne. Des résidents vivant à proximité (0-300, n = 229; 300-500, n = 489) et plus loin (500-2000m, n = 536) ont participé à l’étude. Des modèles mixtes linéaires ont été construits pour tester si les reports de symptômes et les croyances augmentaient davantage chez les personnes habitant à proximité de la ligne par rapport à ceux vivant plus loin.

Une augmentation significativement (p <0,05) plus importante par rapport à la ligne de base a été constatée dans les reports de symptômes et les croyances de causalité des résidents vivant dans les 300m de la nouvelle ligne électrique par rapport aux résidents vivant plus loin. Alors que les reports de symptômes ne diffèrent pas au départ, la croyance qu’une ligne électrique pourrait provoquer ces symptômes était au départ déjà plus forte parmi les résidents vivant à proximité par rapport aux résidents vivant plus loin.

Conclusions: Les auteurs ont constaté un impact négatif d’une nouvelle ligne à haute tension sur les perceptions de la santé des résidents proches, avant même que la ligne ne soit mise en service.

“THESE POWER LINES MAKE ME ILL”: A TYPOLOGY OF RESIDENTS’ HEALTH RESPONSES TO A NEW HIGH-VOLTAGE POWER LINE.
[“Ces lignes à haute tension me rendent maladies”: une typologie des réponses en lien avec la santé des personnes habitant à proximité d’une nouvelle ligne à haute tension.]
Porsius JT, Claassen , Woudenberg F, Smid T, Timmermans DR.
Risk Anal. 2017 Mar 17.

Peu d’attention a été portée à la diversité potentielle des réponses des habitants en lien avec la santé lorsqu’ils sont exposés à un risque sanitaire lié à l’environnement. Cette étude explore si un sous-groupe de résidents répond différemment lorsqu’une nouvelle ligne à haute tension (LHT) est mise en opération. Les auteurs ont utilisé une méthodologie prospective quasi-expérimentale avec deux pré-tests pendant la construction d’une nouvelle LHT et deux posttests après sa mise en service. Les résidents habitant dans les 300 m (n=229) ont complété des questionnaires à propos de leur santé et de leur perception de l’environnement. Des modèles à classes latentes ont été appliqués pour analyser l’hétérogénéité des croyances relatives au lien entre des plaintes sanitaires et la nouvelle ligne. Les groupes ont été comparés sur base de nombreuses variables liées aux traits de personnalité orientés « négatif », la santé physique et mentale perçue, et les perceptions de l’environnement. Les auteurs ont identifié 5 groupes distincts de résidents, parmi lesquels le plus large (49%) pourrait être décrit comme émotionnellement stable et en bonne santé avec peu de réactions à l’introduction de la nouvelle ligne. Une large minorité (9%) a répondu plus fortement à l’activation de la nouvelle ligne. Les résidents de ce groupe avaient préalablement entendu plus d’informations sur les effets des LHT sur la santé, étaient plus informés de l’activation de la nouvelle ligne et ont rapporté une détérioration de la santé perçue par la suite.

Conclusions : Les auteurs concluent qu’il existe une grande hétérogénéité dans les réactions lors de l’introduction d’une nouvelle LHT. Les perceptions des risques sanitaires jouent un rôle important dans cette typologie, ce qui a des implications en gestion des risques.

NOCEBO RESPONSES TO HIGH-VOLTAGE POWER LINES: EVIDENCE FROM A PROSPECTIVE FIELD STUDY.
[Réponses nocebo aux lignes à haute tension: les résultats d’une étude prospective.]
Porsius JT, Claassen L, Woudenberg F, Smid T, Timmermans DR.
Sci Total Environ. 2016;543(Pt A):432-328.

Les études expérimentales suggèrent que des réponses nocebo pourraient survenir après exposition à des équipements générant des champs électromagnétiques comme les lignes à haute tension (LHT) ou les stations de base de téléphonie mobile.

Cette étude analyse dans quelle mesure des plaintes de santé liées à une nouvelle ligne peuvent être expliquées par les croyances des riverains quant aux effets sur la santé de ces lignes. Les auteurs ont mené une étude prospective avec deux pré-tests pendant la phase de construction de la nouvelle LHT et deux posttests après que la ligne ait été mise en service. Les riverains proches (0-300m, n=229 ; 300-500m, n=489) et plus éloignés (500-2000m, n=536) ont complété des questionnaires sur leur santé et leurs croyances à propos des effets négatifs des LHT. Des modèles de médiation longitudinale ont été appliqués pour analyser dans quelle mesure les croyances pouvaient expliquer un changement dans les reports de symptômes après la mise en service de la ligne.

Des effets indirects significatifs liés à la proximité (p <.01) ont été trouvés sur l’augmentation du report de symptômes cognitifs (R² = 0,41) et somatiques (R² = 0,79) après la mise en service de la ligne par le biais d’un renforcement de la croyance des effets négatifs sur la santé. Les effets directs liés à la proximité sur une augmentation des symptômes rapportés ne sont pas significatifs.

Conclusions : Ces résultats suggèrent que l’augmentation des plaintes de santé après mise en service d’une ligne pourrait être expliquée par des mécanismes nocebo. Des études ultérieures sont nécessaires pour savoir si ces résultats sont généralisables à d’autres questions de santé environnementale dans une communauté.

CHILDHOOD LEUKEMIA AND 50 HZ MAGNETIC FIELDS: FINDINGS FROM THE ITALIAN SETIL CASE-CONTROL STUDY.
[LEUCÉMIE INFANTILE ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 50 HZ: RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ITALIENNE CAS-TÉMOINS – SETIL]
Salvan A, Ranucci A, Lagorio S, Magnani C; SETIL Research Group.
Int J Environ Res Public Health. 2015 Feb 16;12(2):2184-204.

Les auteurs rapportent les résultats d’une étude italienne cas-témoins sur la leucémie infantile et l’exposition aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CM-EBF). 745 enfants malades, âgés de 0-10 ans au moment du diagnostic entre 1998 et 2001, et 1475 contrôles appariés selon le sexe et l’âge sont inclus dans l’étude. Les parents de 683 malades et 1044 contrôles (92% vs 71%) ont été interrogés.

Des mesures de CM-EBF (24-48 h), dans la chambre de l’enfant (logement habité un an avant le diagnostic), sont disponibles pour 412 malades et 587 contrôles inclus dans les analyses de régression conditionnelle. L’induction de champ magnétique était de 0,04 µT en moyenne (moyenne géométrique). 0,6% des malades et 1,6% des contrôles sont exposés à > 0,3 µT. L’impact des changements dans le modèle statistique, du métrique d’exposition, et des critères de restriction des données a été exploré par des analyses de sensibilité. Aucune association exposition-maladie n’a été observée dans les analyses basées sur une exposition continue, tandis que les analyses basées sur des variables qualitatives ont été caractérisées par des relations « exposition-résultats » incohérentes.

Conclusions: Différentes sources de biais pourraient affecter ces résultats et ils n’apportent pas d’information pour des niveaux supérieurs à 0,3 µT. Néanmoins, l’étude pourrait contribuer à de futures méta-analyses ou analyses groupées. En outre, les niveaux d’exposition des contrôles sont utiles pour estimer le risque attribuable.

EXTREMELY LOW-FREQUENCY MAGNETIC FIELDS AND SURVIVAL FROM CHILDHOOD ACUTE LYMPHOBLASTIC LEUKEMIA: AN INTERNATIONAL FOLLOW-UP STUDY.
[Les champs magnétiques de fréquences extrêmement basses et la survie après leucémie lymphoblastique aigue infantile: une étude internationale de suivi.]
Schüz J, Grell K, Kinsey S, Linet MS, Link MP, Mezei G, Pollock BH, Roman E, Zhang Y, McBride ML, Johansen C, Spix C, Hagihara J, Saito AM, Simpson J, Robison LL, Dockerty JD, Feychting M, Kheifets L, Frederiksen K.
Blood Cancer J. 2012; 2:e98.

Une étude américaine a montré une moins bonne survie des enfants atteints de leucémie lymphoblastique aigue (ALL) et exposés à des champs magnétiques de fréquences extrêmement basses (CM-EBF) supérieurs à 0.3µT. Cette étude incluait toutefois peu d’enfants. Les données de 3073 enfants atteints d’ALL ont été regroupées à partir des études prospectives menées au Canada, au Danemark, en Allemagne, au Japon, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis afin d’analyser le risque de mort ou de rechute jusqu’à 10 ans après le diagnostic.

Après ajustement pour des facteurs pronostiques connus, les auteurs ont calculé les ratios de risque (RR) et les intervalles de confiance à 95% (IC) pour la survie globale et la survie sans événement dans des catégories d’exposition aux CM-EBF incrémentées de 0,1 μT. Les RR des catégories incrémentées de 0,1 μT étaient de 1,00 (IC, 0,93 à 1,07) pour l’analyse de la survie sans événement et de 1,04 (IC 0,97 à 1,11) pour la survie globale. La survie sans événement et la survie globale des enfants ALL exposés à > 0,3 μT n’étaient pas moins bonnes (respectivement, RR = 0,76, IC, 0,44 à 1,33 et RR = 0,96, IC, 0.49 à 1.89). Les RR varient peu selon le sous-type d’ALL.

Conclusion: L’exposition aux CM-EBF n’a pas d’impact sur la probabilité de survie ou le risque de rechute des enfants avec ALL.

NIGHTTIME EXPOSURE TO ELECTROMAGNETIC FIELDS AND CHILDHOOD LEUKEMIA: AN EXTENDED POOLED ANALYSIS.
[Exposition durant la nuit aux champs électromagnétiques et leucémie infantile. Une analyse groupée étendue.]
Schüz J, Svendsen AL, Linet MS, McBride ML, Roman E, Feychting M, Kheifets L, Lightfoot T, Mezei G, Simpson J, Ahlbom A.
Am J Epidemiol. 2007; 166: 263-269.

Il existe une hypothèse selon laquelle des mesures de champs magnétiques de fréquence extrêmement basse (CEM-EBF) dans les chambres à coucher pendant la nuit pourraient apporter une image plus précise de l’exposition et avoir une plus
grande pertinence au niveau biologique que les mesures précédemment utilisées sur 24 ou 48 h. Par conséquent, les auteurs ont mené une analyse groupée extensive des études cas-témoins sur l’exposition aux CEM-EBF et le risque de leucémie infantile pour examiner les expositions résidentielles nocturnes. Les données de quatre pays (le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis) ont été incluses dans l’analyse, comprenant 1842 enfants leucémiques (diagnostic entre 1988 et 1996) et 3099 contrôles. Les odds ratios d’exposition pendant la nuit aux CEM-EBF pour les groupes d’enfants exposés de 0.1 à < 0.2 microT (μT), de 0.2 à < 0.4 μT, et >= 0.4 μT comparés au groupe de moins de 0.1 μT étaient respectivement de 1.11 (intervalle de confiance à 95% (IC): 0.91-1.36), 1.37 (95% IC: 0.99-1.90), et 1.93 (95% IC: 1.11-3.35). Le fait que ces estimations étaient similaires à celles provenant des valeurs des moyennes géométriques sur 24/48 heures (odds ratios de respectivement 1.09, 1.20, et 1.98) indique que la variable « pendant la nuit » ne peut, à elle seule, rendre compte du résultat observé.

Conclusion: Ces résultats ne supportent pas l’hypothèse selon laquelle les mesures pendant le nuit sont plus appropriées ; donc, l’association observée entre les CEMEBF et la leucémie infantile n’a toujours pas d’explication plausible.

RESIDENTIAL EXPOSURE TO EXTREMELY LOW FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS AND THE RISK OF ALS.
[Exposition résidentielle aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences et risque de SLA.]
Seelen M, Vermeulen RC, van Dillen LS, van der Kooi AJ, Huss A, de Visser M, van den Berg LH, Veldink JH
Neurology. 2014; 83(19):1767-1769.

Les auteurs ont réalisé une méta-analyse du risque de sclérose latérale amyotrophique (SLA) lié à l’exposition aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences (CEM-EBF) en combinant de nouveaux résultats avec deux études cas-témoins précédemment publiées. Un modèle à effets fixes a montré un OR global de 0,90 (IC à 95% 0,73 à 1,10) pour les sujets vivant <200 mètres par rapport à ceux vivant ≥200 mètres de toute ligne électrique à haute tension. Une de ces études n’a évalué que l’adresse au moment du décès, donc d’importantes données sur l’exposition avant l’apparition de la maladie peuvent manquer. Une troisième étude de cohorte a corroboré les résultats négatifs, rapportant un OR de 0,88 (IC à 95% 0,47 à 1,64).

Il n’y avait pas d’association entre SLA et l’exposition résidentielle aux CEM-EBF. Ce résultat confirme les résultats d’une méta-analyse publiée précédemment sur des travailleurs du secteur électrique. Les forces de cette étude sont la méthodologie basée sur la population, l’inclusion d’un grand nombre de patients et les contrôles appariés selon l’âge et le sexe, et la prévention des biais de rappel par l’utilisation de la « Municipal Personal Records Database » pour la collecte des données résidentielles. Une limite de cette étude peut être le faible nombre de participants vivant à proximité immédiate de lignes électriques (<200 mètres). Toutefois, en prenant toutes les études ensemble, on peut conclure que l’exposition à CEM-EBF des lignes électriques n’augmente pas le risque de développer la SLA.

CHILDHOOD LEUKAEMIA CLOSE TO HIGH-VOLTAGE POWER LINES–THE GEOCAP STUDY, 2002-2007.
[Leucémie infantile à proximité des lignes à haute tension – L’étude Geocap, 2002-2007.]
Sermage-Faure C, Demoury C, Rudant J, Goujon-Bellec S, Guyot-Goubin A, Deschamps F, Hemon D, Clavel J.
Br J Cancer. 2013; 108(9): 1899-1906.

L’objectif de cette étude était de tester l’hypothèse d’une augmentation de l’incidence de leucémie aigue chez les enfants vivant à proximité des lignes à haute tension 225-400 kV (LTHT) et 63-150 kV (LHT).
L’étude nationale Geocap a inclus l’ensemble des 2779 enfants ayant une leucémie aigue (diagnostiqués en France entre 2002 et 2007) et 30 000 enfants contrôles contemporains. Les adresses au moment de l’inclusion ont été géocodées et précisément localisées sur le réseau haute tension.

Des odd ratio plus élevés ont été observés dans le groupe des enfants malades vivant à moins de 50m des LTHT (OR=1.7 (0.9-3.6)). A l’inverse, aucune association n’a été relevée chez les enfants vivant à plus de 50m de ces lignes ou à moins de 50m des LHT.

Conclusion: Cette étude, libre de tout biais de participation, confirme les résultats internationaux antérieurs montrant une augmentation de l’incidence de leucémie aigue à proximité de LTHT. Pour analyser plus avant le rôle potentiel des champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CM-EBF) dans les résultats, les niveaux de CM-EBF dans les habitations à proximité des lignes doivent être évalués, à partir de modèles basés sur la charge annuelle en courant et les caractéristiques locales des lignes.

EXPOSURE TO EXTREMELY LOW FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS DURING PREGNANCY AND THE RISK OF SPONTANEOUS ABORTION: A CASE-CONTROL STUDY.
[Exposition aux champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses pendant la grossesse et risque d’avortement spontané: une étude cas-témoins.]
Shamsi Mahmoudabadi F, Ziaei S, Firoozabadi M, Kazemnejad A.
J Res Health Sci. 2013;13(2):131-134.

L’exposition aux champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses est de plus en plus commune, mais son influence potentielle sur les femmes enceintes n’a pas été étudiée en profondeur.

Dans cette étude cas-témoin, 58 femmes qui ont connu un avortement spontané inexpliqué à moins de 14 semaines de grossesse, ont été appariées à 58 femmes enceintes de plus de 14 semaines. Le recrutement a été mené en 2012. Les femmes ont rempli un questionnaire sur leurs caractéristiques socio-économiques et obstétricales, les antécédents médicaux et liés à la reproduction. Ensuite, pour évaluer les champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses, les auteurs ont déterminé l’intensité des champs électromagnétiques dans les maisons des participants par un testeur de niveau d’exposition (3D EMF testeur / Modèle: ELF-828; Taiwan). L’instrument couvre une plage de fréquence limitée (30 Hz à 3 kHz).

L’amplitude des champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses dans les habitations des participantes était significativement différente entre les deux groupes (p<0,001).
Conclusions: L’exposition aux champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses est probablement en relation avec les avortements spontanés précoces.

POTENTIAL ROLE OF SELECTION BIAS IN THE ASSOCIATION BETWEEN CHILDHOOD LEUKEMIA AND RESIDENTIAL MAGNETIC FIELDS EXPOSURE: A POPULATION-BASED ASSESSMENT.
[Rôle potentiel du biais de sélection dans l’association entre la leucémie infantile et l’exposition aux champs magnétiques résidentiels: une évaluation basée sur la population.]
Slusky DA, Does M, Metayer C, Mezei G, Selvin S, Buffler PA.
Cancer Epidemiol. 2014; 38(3):307-313.

Les données de la “Northern California Childhood Leukemia Study (NCCLS)” ont été utilisées pour évaluer si le biais de sélection pouvait expliquer l’association entre les champs magnétiques résidentiels (évalués par les codes de câblage) et la leucémie infantile comme précédemment observés dans d’autres études cas-témoins. Les codes de câblages ont été calculés pour les malades participants (n=310), les malades non participants (n=66) et 3 groupes contrôles: les participants (n=174), les non participants (n=252) et les participants de remplacement (pas premier choix) (n=220).

Les contrôles participants tendaient à avoir un statut socio-économique plus élevé que les contrôles non-participants, et un statut socio-économique plus bas était en relation avec des codes de câblage plus élevés. Les odds ratio (OR) de développer une leucémie infantile selon les codes de câblage étaient de 1,18 (95% CI: 0.85, 1.64) quand tous les cas étaient comparés aux contrôles participants, mais aucune association n’était relevée quand les cas participants étaient comparés aux contrôles non participants (OR=1.06, 95% CI: 0.71, 1.57) ou aux contrôles de remplacement (OR=1.06, 95% CI: 0.71, 1.60).

Conclusions: les estimations observées du risque varient selon le type de groupe contrôle. Aucune association statistiquement significative entre les codes de câblage et la leucémie infantile n’a été observée dans la population californienne participant à la NCCLS.

ASSOCIATIONS OF PARENTAL OCCUPATIONAL EXPOSURE TO EXTREMELY LOW-FREQUENCY MAGNETIC FIELDS WITH CHILDHOOD LEUKEMIA RISK.
[Associations entre l’exposition professionnelle des parents aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences et le risque de leucémie infantile.]
Su L, Fei Y, Wei X, Guo J, Jiang X, Lu L, Chen G.
Leuk Lymphoma. 2016;57(12):2855-2862.

Les études sur l’association entre l’exposition professionnelle des parents aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences(CM-EBF) et le risque de leucémie infantile ont mené à des résultats variés. Pour réévaluer cette association, les auteurs ont réalisé une méta-analyse en regroupant 11 études cas-témoins et une étude de cohorte. Les résultats globaux ont montré que ni l’exposition professionnelle maternelle ni paternelle n’était associée au risque de leucémie infantile. Pour l’exposition professionnelle paternelle, ils ont relevé une association significative lors de la mise en commun d’études avec un petit nombre de cas (OR = 1,96; IC à 95%: 1,03-3,74) ou avec un score de qualité inférieur (OR = 1,52; IC à 95%: 1,07-2,15). Cependant, cette association n’a pas été confirmée lors de la mise en commun d’études avec un grand nombre de cas ou un score de haute qualité.

Conclusions : Ces données indiquent qu’il n’y a pas d’association entre l’exposition professionnelle des parents aux CM-EBF et le risque de leucémie infantile et que l’OR élevé dans certaines analyses de sous-groupes est probablement attribuable au hasard. Il est suggéré de mener d’autres études avec une évaluation précise de l’exposition aux CM-EBF.

RE-EXAMINING THE ASSOCIATION BETWEEN RESIDENTIAL EXPOSURE TO MAGNETIC FIELDS FROM POWER LINES AND CHILDHOOD ASTHMA IN THE DANISH NATIONAL BIRTH COHORT.
[Ré-analyse de l’association entre l’exposition résidentielle aux champs magnétiques des lignes à haute tension et l’asthme chez les enfants dans la cohorte nationale danoise.]
Sudan M, Arah OA, Becker T, Levy Y, Sigsgaard T, Olsen J, Vergara X, Kheifets L.
PLoS One. 2017 May 17;12(5):e0177651.

Une étude a rapporté un risque accru d’asthme chez les enfants dont les mères avaient été exposées à des niveaux de champs magnétiques supérieurs à 0.2 µT pendant la grossesse. Les auteurs ont ré-analysé cette association à partir des données des mères et des enfants de l’étude DNBC (« Danish National Birth Cohort »). L’étude a inclus 92 676 enfants (naissance simple) et leurs mères. L’exposition aux champs magnétiques des lignes à haute tension a été estimée pour toutes les habitations où les mères ont vécu pendant la grossesse et pour tous les enfants dès la naissance et jusqu’à la fin de la période de suivi. Les catégories suivantes d’exposition ont été utilisées : 0 μT, 0,1 μT, et ≥ 0,2 μT. Les cas d’asthme confirmés et possibles ont été identifiés en utilisant des données provenant de trois sources indépendantes: 1) les rapports des mères, 2) un registre national d’hospitalisation, 3) un registre national des médicaments prescrits. Les ratios de risque (HR) et les intervalles de confiance à 95% (IC) ont été calculés entre le plus haut niveau d’exposition pendant la grossesse et l’asthme chez les enfants, en ajustant pour plusieurs facteurs confondants potentiels. Les auteurs ont également examiné la sensibilité des estimations du risque aux changements de définitions de l’exposition et des données analysées.

Aucune différence ou tendance dans le développement du risque d’asthme n’a été détectée entre les enfants différemment exposés aux champs magnétiques, indépendamment de la définition de l’asthme et de la source des données. Pour les malades confirmés, le HR (IC à 95%) quelle que soit l’exposition était de 0,72 (0,27-1,92) et 0,41 (0,06-2,92) pour les personnes exposées à ≥ 0,2 μT. Les ajustements pour les facteurs confondants et les variations de la définition de l’exposition n’ont pas modifié sensiblement les résultats.

Conclusions: Les auteurs n’ont pas mis en évidence une relation entre l’exposition résidentielle aux champs magnétiques pendant la grossesse et un risque accru d’asthme chez les jeunes enfants. Cette interprétation est conforme à l’absence d’un mécanisme biologique établi reliant directement l’exposition aux champs magnétiques et l’asthme, mais des expositions très élevées étaient rares dans cette cohorte.

EXPOSURE TO MAGNETIC FIELDS AND SURVIVAL AFTER DIAGNOSIS OF CHILDHOOD LEUKEMIA: A GERMAN COHORT STUDY.
[Exposition aux champs magnétiques et survie après diagnostic d’une leucémie infantile: une étude de cohorte allemande.]
Svendsen AL, Weihkopf T, Kaatsch P, Schüz J.
Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2007; 16 : 1167-1171.

Inspirés par une étude américaine récente montrant une survie plus faible des enfants présentant une leucémie lymphoblastique aigue (ALL) exposés à des champs magnétiques supérieures à 0.3 μT, les auteurs ont analysé la relation parmi une cohorte d’enfants allemands atteints de leucémie ayant participé précédemment à des études cas-témoins menées entre 1992 et 2001. Un total de 595 enfants ALL avec des mesures de champs magnétiques sur 24h sont inclus dans l’analyse avec un suivi médian de 9.5 ans. Ils ont calculé les ratios de risque (HR) en utilisant le modèle de régression à effet proportionnel de Cox pour la survie générale, ajusté selon l’âge au moment du diagnostic, l’année civile du diagnostic et le genre.

Des risques augmentés ont été trouvés pour des expositions entre 0.1 et 0.2 μT [HR, 2.6; intervalle de confiance à 95% (95% CI), 1.3-5.2]. Ces résultats sont basés sur 34 cas dont 9 décès, ainsi que pour des expositions supérieures à 0.2 μT (HR, 1.6; 95% CI, 0.6-4.4), basés sur 18 cas dont 4 décès. Après ajustement pour le groupe à risque de pronostic, le risque pour des expositions supérieures à 0.2 μT augmente pour atteindre un HR de 3.0 (95% CI, 0.9-9.8).

Conclusion: Cette étude est globalement en accord avec les études antérieures; toutefois, les auteurs rapportent un excès de risque à des niveaux de champ plus faibles que dans l’étude américaine. Dans l’ensemble, les éléments sont toujours obtenus à partir d’un petit nombre de cas et le mécanisme biologique qui expliquerait les résultats n’est pas connu.

RESIDENTIAL MOBILITY OF POPULATIONS NEAR UK POWER LINES AND IMPLICATIONS FOR CHILDHOOD LEUKAEMIA.
[Mobilité résidentielle des populations à proximité des lignes à haute tension britanniques et les implications dans la leucémie infantile.]
Swanson J.
J Radiol Prot. 2013; 33(3):N9-N14.

Des études épidémiologiques suggèrent des associations entre la leucémie infantile et la résidence à proximité des lignes à haute tension, mais le rôle de l’agent causal potentiel le plus évident, les champs magnétiques générés par les lignes électriques, n’est pas étayé par les résultats des études en laboratoire ou par la mise en avant d’un mécanisme connu. Une hypothèse alternative serait la suivante: si une plus grande mobilité est observée dans les populations vivant à proximité des lignes, le mixage des populations ainsi créé pourrait être, selon les conclusions de Kinlen, à l’origine d’une augmentation des taux de leucémie. Les auteurs ont utilisé les noms repris dans les registres électoraux afin de vérifier si les personnes vivant à proximité des lignes déménageaient plus souvent que la population dans son ensemble. Ils ont trouvé des variations, mais faibles, et pas de nature à soutenir cette hypothèse.

 REANALYSIS OF RISKS OF CHILDHOOD LEUKAEMIA WITH DISTANCE FROM OVERHEAD POWER LINES IN THE UK.
[Réanalyse des risques de leucémie infantile avec la distance par rapport aux lignes électriques aériennes au Royaume-Uni.]
Swanson J, Bunch K.
J Radiol Prot. 2018 May 30.

Une étude précédente sur la leucémie infantile et la distance aux lignes électriques aériennes à haute tension au Royaume-Uni a été incluse dans une analyse internationale groupée. Cette analyse a utilisé différentes catégories de distance, ce qui a attiré l’attention sur l’effet de ce choix. Les auteurs ont réanalysé leurs données en utilisant des catégories de distance plus fines. Dans les années 1960 et 1970, alors qu’ils ont principalement constaté un risque accru, le risque ne diminuait pas de façon continue avec la distance de la ligne électrique, mais atteignait un maximum à 100-200 m.

Conclusions : Cette étude vient affaiblir les résultats indiquant que tout risque élevé est lié aux champs magnétiques et renforce quelque peu les éléments de preuve d’un effet possible de la mobilité résidentielle et autres facteurs socioéconomiques.

LONG-TERM (UP TO 20 YEARS) EFFECTS OF 50-HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE ON BLOOD CHEMISTRY PARAMETERS IN HEALTHY MEN.
[Effets à long terme (jusque 20 ans) de l’exposition aux champs magnétiques 50Hz sur les paramètres sanguins d’hommes en bonne santé.]
Touitou Y, Djeridane Y, Lambrozo J, Camus F.
Clin Biochem. 2012; 45: 425-428.

Les auteurs ont analysé les profils nocturnes et les niveaux des paramètres sanguins suivants: électrolytes (sodium, potassium, chlorure, calcium, magnésium, phosphore), composés azotés non protéiques (acide urique, urée, créatinine) et glucose, de 15 hommes (38,0 ± 0,9 ans) exposés à un champ magnétique 50 Hz de façon chronique et quotidienne sur une période de 1-20 ans (lieu de travail et habitation), à la recherche de tout effet cumulatif de ces conditions chroniques d’exposition. La moyenne géométrique hebdomadaire des expositions individuelles s’étend de 0,1 à 2,6µT. Les résultats sont comparés à ceux obtenus dans un groupe contrôle : 15 hommes non exposés (expositions entre 0,004 et 0,092µT), d’âge similaire (39,4 ± 1,2 ans), avec le même niveau d’activité physique. Des échantillons sanguins ont été prélevés toutes les heures entre 20h et 8h.
Ce travail montre que les sujets quotidiennement exposés aux champs magnétiques sur une longue période (jusque 20 ans) présentent des modifications significatives dans les concentrations sériques de sodium, de chlorure, de phosphore et de glucose où un effet d’interaction champ-heure (variabilité due au rythme circadien) a été observé pour des expositions supérieures à 0,3µT.
Conclusion: Ces données suggèrent que l’exposition à long terme aux champs magnétiques 50Hz (exposition >0,3µT) d’hommes sains peut induire des modifications biologiques de certains paramètres sanguins, bien que la pertinence clinique de ces modifications nécessite des études ultérieures.

RISKS PERCEPTION OF ELECTROMAGNETIC FIELDS IN TAIWAN: THE INFLUENCE OF PSYCHOPATHOLOGY AND THE DEGREE OF SENSITIVITY TO ELECTROMAGNETIC FIELDS.
[Perception des risques liés aux champs électromagnétiques à Taiwan: l’influence de la psychopathologie et du degré de sensibilité aux champs électromagnétiques.]
Tseng MC, Lin YP, Hu FC, Cheng TJ.
Risk Anal. 2013; 33(11):2002-2012.

Dans les pays non-occidentaux, les risques perçus sur la santé des champs électromagnétiques (CEM) et les facteurs associés à cette perception des risques sont mal connus. L’hypothèse selon laquelle l’état psychologique et la perception des risques seraient des facteurs qui faciliteraient l’attribution de problèmes de santé à des facteurs environnementaux a été émise.

Cette étude analyse les risques perçus des CEM et autres facteurs environnementaux, ainsi que la relation entre la perception des risques, la psychopathologie et le degré de sensibilité auto-rapportée aux CEM. Un total de 1251 adultes ont été sélectionnés sur base d’interviews téléphoniques portant sur les relations entre des facteurs environnementaux et la santé humaine. L’interview incluait des questions permettant d’évaluer les conditions psychiatriques et la présence d’une sensibilité aux CEM ainsi que le degré de sensibilité.

170 participants se sont auto-évalués comme étant sensibles aux CEM, et 141 rencontraient les critères définissant des troubles d’ordre psychiatriques sans sensibilité aux CEM. Plus de la moitié des répondants considèrent que les lignes à haute tension et les stations de téléphonie mobile affectent de manière significative la santé. Etre plus sensibles aux CEM, avoir une psychopathologie, être une femme, être marié, avoir plus d’années d’études, avoir une maladie grave sont autant de facteurs liés à une perception accrue des risques liés à des sources environnementales de CEM ainsi que d’autres sources combinées. Aucun effet modérateur de la psychopathologie n’a été observé sur l’association entre le degré de sensibilité aux CEM et la perception des risques.

Conclusions: Dans cette étude, la psychopathologie avait une influence sur la perception des risques des personnes, sans influencer la relation entre le degré de sensibilité aux CEM et la perception des risques.

MAGNETIC FIELDS EXPOSURE FROM HIGH-VOLTAGE POWER LINES AND RISK OF AMYOTROPHIC LATERAL SCLEROSIS IN TWO ITALIAN POPULATIONS.
[Expositions aux champs magnétiques des lignes à haute tension et risque de sclérose latérale amyotrophique dans deux populations italiennes.]
Vinceti M, Malagoli C, Fabbi S, Kheifets L, Violi F, Poli M, Caldara S, Sesti D, Violanti S, Zanichelli P, Notari B, Fava R, Arena A, Calzolari R, Filippini T, Iacuzio L, Arcolin E, Mandrioli J, Fini N, Odone A, Signorelli C, Patti F, Zappia M, Pietrini V, Oleari P, Teggi S, Ghermandi G, Dimartino A, Ledda C, Mauceri C, Sciacca S, Fiore M, Ferrante M.
Amyotroph Lateral Scler Frontotemporal Degener. 2017 Jun 1:1-7.

L’origine de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neuro-dégénérative rare et très grave, a été associée à l’exposition aux champs magnétiques. Toutefois, les éléments permettant de confirmer la relation dans la population générale sont faibles, bien que les résultats négatifs obtenus pourraient être dus à une mauvaise classification de l’exposition ou parce qu’une relation pourrait n’apparaître que dans des sous-groupes particuliers. Pour tester une telle hypothèse, les auteurs ont mené une étude cas-témoins dans deux régions du nord et du sud de l’Italie, incluant 703 malades, diagnostiqués entre 1998 et 2011et 2737 contrôles, sélectionnés aléatoirement parmi les habitants de ces deux régions. Globalement, les auteurs ont trouvé qu’habiter près d’une ligne à haute tension, dans le corridor où des champs magnétiques ≥0.1 μT peuvent être mesurés, n’est pas associé à un risque accru, et ils n’ont pas non plus identifié une relation dose-réponse après subdivision du corridor en 3 seuils d’exposition (0,1, 0,2 and 0,4 μT). Ces résultats ont été confirmés en tenant compte de l’âge au moment du diagnostic, la période, le sexe, la zone géographique et la durée de l’exposition.

Conclusions : Globalement, malgré la possibilité résiduelle de facteurs confondants non évalués ou de petits sous groupes plus vulnérables non identifiés dans cette étude, ces résultats semblent confirmer que l’exposition aux champs magnétiques des lignes à haute tension dans la population générale n’est pas associée à un risque accru de SLA.

RESIDENTIAL EXPOSURE TO 50 HZ MAGNETIC FIELDS AND THE ASSOCIATION WITH MISCARRIAGE RISK: A 2-YEAR PROSPECTIVE COHORT STUDY.
[Exposition résidentielle aux champs magnétiques 50Hz et association avec le risque de fausse couche: une étude de cohorte prospective de 2 ans.]
Wang Q, Cao Z, Qu Y, Peng X, Guo S, Chen L.
PLoS One. 2013; 8(12):e82113.

L’hypothèse selon laquelle les champs magnétiques de fréquences extrêmement basses (CM-EBF) augmenteraient le risque de fausse couche est sujette à controverse. Une étude de cohorte prospective de 2 ans a été mise au point dans le but d’étudier l’association entre l’exposition aux champs magnétiques 50Hz (CM) et le risque de fausse couche de femmes habitant le Delta de la rivière des Perles en Chine.

Deux villes possédant une forte densité de constructions électriques ont été sélectionnées. Entre 2010 et 2012, 552 femmes de la région qui étaient à environ 8 semaines de grossesse ou qui comptaient avoir un bébé dans l’année ont été sélectionnées comme candidates. L’exposition aux CM a été estimée par des mesures devant leur porte et dans l’allée devant les maisons. Le niveau moyen d’exposition a été utilisé comme limite pour définir le groupe exposé. Les fausses couches cliniques ont été diagnostiquées par les obstétriciens locaux. Les responsables des populations locales et les centres de planning familial étaient responsables des interviews de suivi tous les deux mois.

430 femmes ont été sélectionnées pour l’étude de cohorte. Le niveau moyen d’exposition résidentielle était de 0,099 µT. Aucun risque significativement accru de fausse couche n’a été montré en relation avec l’exposition moyenne devant la porte d’entrée (p>0,05). Toutefois le risque de fausse couche était significativement associé à l’exposition maximale dans l’allée (p=0,001). Le risque relatif (RR) de fausse couche lié à cette exposition était de 2,35 (IC 95%: 1,18-4,71). En outre, l’analyse de régression de Cox a montré que le risque relatif ajusté de cette exposition était de 1,72 (IC à 95%:1,10-2,69).

Conclusion: Nous avons vu que l’incidence de fausse couche est associée à l’exposition maximale aux CM dans l’allée. Toutefois, l’association entre le risque de fausse couche et l’exposition aux CM n’est pas confirmée dans cette étude. Les résultats sont intéressants au niveau de l’évaluation de l’exposition et de l’issue de la grossesse.

EXPOSURE TO MAGNETIC FIELDS AND CHILDHOOD ACUTE LYMPHOCYTIC LEUKEMIA IN SÃO PAULO, BRAZIL.
[Exposition aux champs magnétiques et leucémie lymphocytique infantile à Sao Paulo, Brésil.]
Wünsch-Filho V, Pelissari DM, Barbieri FE, Sant’Anna L, de Oliveira CT, de Mata JF, Tone LG, Lee ML, de Andréa ML, Bruniera P, Epelman S, Filho VO, Kheifets L.
Cancer Epidemiol. 2011; 35: 534-539.

Les études épidémiologiques ont identifié des risques accrus de leucémie chez les enfants habitant à proximité de lignes à haute tension et exposés à des niveaux relativement élevés de champs magnétiques. Les résultats ont été remarquablement cohérents, mais il n’y a toujours pas d’explication de cette augmentation. Dans cette étude, nous évaluons l’effet des champs magnétiques 60Hz sur la leucémie lymphocytique aigue (ALL) dans l’état de Sao Paulo, Brésil.

Cette étude cas-témoins regroupe 162 enfants malades recrutés dans 8 hôpitaux, entre janvier 2003 et février 2009. Les contrôles (n=565) appariés selon le sexe, l’âge et le lieu de naissance ont été sélectionnés dans le registre des naissances de Sao Paulo. L’exposition aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses (CM-EBF) est basée sur des mesures à l’intérieur des maisons avec évaluation de la distance par rapport aux lignes.

Pour les mesures sur 24h dans les chambres des enfants, les résultats ne montrent pas une augmentation du risque d’ALL (odds ratio [OR] 1.09; intervalle de confiance à 95% [95% IC] 0.33-3.61) dans les chambres présentant des niveaux de CM-EBF égaux ou supérieurs à 0.3µT en comparaison à des niveaux inférieurs à 0.1µT. En considérant uniquement les mesures pendant la nuit, un risque était relevé (OR 1.52; 95% CI 0.46-5.01). Les enfants vivant en deçà de 200m des lignes présentaient un risque accru d’ALL (OR 1.67; 95% IC 0.49-5.75), en comparaison aux enfants vivant à 600m et plus. Pour ceux vivant dans les 50m des lignes, l’OR était de 3.57 (95% CI 0.41-31.44).

Conclusion: Même si ces résultats sont cohérents avec les risques faibles rapportés par d’autres études sur les CM-EBF et la leucémie infantile, globalement, ces résultats ne confirment pas l’association entre les champs magnétiques et la leucémie infantile, mais des petits nombres et des biais probables affaiblissent la robustesse de cette conclusion.

ASSOCIATION BETWEEN HIGH VOLTAGE OVERHEAD TRANSMISSION LINES AND MENTAL HEALTH: A CROSS-SECTIONAL STUDY.
[Association entre les lignes aériennes à haute tension et la santé mentale : une étude transversale]
Yamazaki S., Sokejima S., Mizoue T., Eboshida A., Kabuto M., Yamaguchi N., Akiba S., Fukuhara S., Nitta H.
Bioelectromagnetics. 2006; 27 : 473-478.

Les auteurs ont analysé l’association entre la proximité résidentielle à des lignes aériennes à haute tension (60 Hz, 22 à 500 kV) (LHT) et la santé mentale (MH). 223 mères d’un âge moyen de 37 ans ont participé à l’étude. La distance séparant la résidence des sujets et la ligne la plus proche était mesurée sur une carte. Le statut de MH a été évalué par l’Enquête de Santé SF-36, dont le résultat est exprimé sur une échelle de 0 à 100. Un individu avec un score de 52 points ou moins était considéré comme ayant une mauvaise MH. Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour analyser l’association entre d’une part la distance séparant la résidence des sujets et la ligne la plus proche et, d’autre part la santé mentale. La prévalence de mauvaise MH était de 15%. Parmi les 223 sujets, 10 vivaient à moins de 100 m. d’une ligne. Les odds ratios ajustés (OR) pour les mères ayant une mauvaise MH parmi celles habitant entre 101 et 300 m ou à moins de 100 m des LHT étaient respectivement de 1,29 (intervalle de confiance à 95% (IC): 0,35-10,13) et 1,87 (95% IC 0,35-10,13) par rapport à la catégorie de référence (+ de 300 m). Le statut de MH n’était pas significativement associé à la distance séparant la résidence des sujets et la LHT la plus proche.

Share